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Par Stéphane Robitaille Malgré tout ce qu’on a pu dire sur la crise du logement, un de ses effets les plus pervers demeure pratiquement inconnu : l’engorgement critique des refuges pour itinérantEs et des maisons pour femmes victimes de violence. Selon les données du Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ), le taux d’occupation des refuges se situait à 100 % de novembre 2001 à avril 2002. Du jamais vu dans l’histoire du regroupement. Outre la pénurie de chambres et de logements à prix abordable, le RAIIQ a détecté d’autres causes au problème, notamment la revitalisation des centres-villes (tiens, tiens...), la désinstitutionalisation ainsi que les coupures budgétaires dans les services sociaux, à l’aide sociale et à l’assurance emploi. Pour leur part, les maisons pour femmes victimes de violence débordent dans le réseau de l’itinérance et celles-ci définissent aussi la crise du logement comme principale source du problème. « La situation en 2002-2003 s’annonce encore plus critique et tout ça complique sérieusement notre mission qui est d’offrir des services de gîte, de couvert, d’accompagnements divers et d’insertion sociale. Nous ne devrions pas avoir en plus à nous occuper des problèmes propres à la crise du logement », dit Pierre Maheux, coordonnateur du RAIIQ. Néanmoins, l’organisme vient tout juste de transmettre aux différents paliers de gouvernement des pistes de solution : - Permettre la réalisation de deux nouveaux projets liés à la Maison de Lauberivière et à l’Armée du Salut, projets qui donneraient au total 31 lits supplémentaires. - Inclure une clause « sans-abri » dans le formulaire d’analyse des demandes à l’Office municipal d’habitation pour l’obtention d’un logement subventionné. Cette clause donnerait priorité à celles et ceux qui sont sans logement. - Dans le cadre des mesures d’urgence, rendre disponibles des unités de supplément au loyer sur le marché privé de manière continue, pas seulement en juillet. - Accélérer la livraison des unités de logement social (coopératives et « logements abordables ») déjà annoncées et augmenter de manière importante le nombre de ces unités, de façon à éliminer la crise actuelle. Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste appuie sans réserve les demandes du RAIIQ et réclame que les pouvoirs en place s’y conforment de toute urgence. == Extrait du numéro de novembre 2002 du journal l'Infobourg.