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Photo-montage: Simon Leclerc . Par Nicolas Lefebvre-Legault Depuis la publication dans Le Soleil d’esquisses en trompe-l’œil, destinées à vendre un projet d’hôtel banal se cachant derrière le redéploiement «artistique» d’un vestige du passé, de nombreux groupes et personnalités se sont manifestés pour appuyer une demande d’audience publique sur le développement du site de l’église Saint-Vincent-de-Paul. Leur cri du cœur: on ne peut développer un endroit aussi stratégique sans consulter d’abord la population.
Ce sont de simples citoyens et citoyennes qui ont, les premiers et les premières, attaché le grelot dans les pages opinion de nos quotidiens. S’en sont suivies des remises en cause publiques de la part de nombreux acteurs de la ville. Au début février, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste a fait monter la pression d’un cran en lançant une campagne pour demander un moratoire sur le développement du site, au moins jusqu’à la tenue d’audiences publiques sur son avenir ou la tenue prochaine de consultations sur un plan particulier d’urbanisme (PPU) du secteur de la colline parlementaire. Plusieurs dizaines d’architectes, de citoyens et de citoyennes, de groupes communautaires et d’autres personnalités ont appuyé cette demande de moratoire. Parmi celles-ci, on retrouve entre autres Winnie Frohn et Lynda Cloutier, les deux dernières représentantes du quartier à l’hôtel de ville. Si l’appui de la première n’est guère surprenant (elle a toujours été contre un hôtel sur ce site), celui de la seconde est particulièrement significatif. Fort de ce consensus, le comité de citoyens et de citoyennes a écrit au maire Régis Labeaume pour lui demander de porter le dossier au comité exécutif. N’ayant pas reçu de réponse, le groupe a interpellé François Picard deux semaines plus tard. Ce dernier, responsable de l’aménagement au comité exécutif, a répondu que la Ville ne s’attendait pas à une construction à court terme en laissant entendre que le débat se ferait autour du «PPU». Débat public et intégration au quartier Plusieurs intervenantes et intervenants s’inquiètent des conséquences d’une construction aussi imposante à un endroit si stratégique et symbolique pour la ville. Le développement du site pose également l’importante question du type de centre-ville que les citoyennes et les citoyens veulent pour Québec (habité ou visité?). Les organismes du quartier sont convaincus qu’un débat public, permettant l’expression de toutes les opinions, serait porteur d’idées nouvelles et ouvrirait la voie à la réalisation de projets plus conformes aux besoins du milieu. Notons que le taux d’inoccupation des logements est beaucoup plus bas que le taux d’inoccupation des chambres d’hôtels. Le Comité populaire, pour sa part, rappelle que même s’il est inclus dans le territoire protégé par l’UNESCO, le site fait partie intégrante du faubourg Saint-Jean et doit être développé en tenant compte de cette appartenance. À cet égard, le projet d’hôtel est démesuré et jure avec la trame urbaine du quartier dans lequel il est situé. Le Comité populaire est d’ailleurs intervenu lors des consultations publiques sur l’harmonisation des règlements de zonage pour recommander de diminuer la hauteur maximale permise dans cette zone. Le groupe suggérera également que la Ville profite de la révision et limite les usages permis. Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste rappelle que la ministre de la Culture a donné trois mois au promoteur pour présenter des plans précis. Les membres du comité de citoyens et de citoyennes, qui avaient déjà priorisé l’élaboration d’un plan de construction alternatif pour ce terrain, comptent utiliser ce délai pour mobiliser la communauté autour d’un projet répondant davantage aux besoins de la population résidante du centre-ville. C’est pour alimenter la réflexion et débattre de ces questions que le Comité populaire convie la population à un forum citoyen, le 25 avril prochain à l’ÉNAP, avec certaines des personnalités ayant appuyé la demande de moratoire. Information: 418-522-0454 ou www.compop.net == Extrait du journal l'Infobourg