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Par Nicolas Lefebvre Legault Récemment, une nouvelle sur le site de Radio-Canada a attiré l’attention : « Faubourg Saint-Jean, des commerçants désertent le quartier »1 . On y apprend que la rue Saint-Jean se vide et que les commerces ferment à droite et à gauche. Le journaliste parle même de la nécessité de revitaliser le faubourg. Est-ce que ça va mal sur la rue Saint-Jean? Pour en avoir le coeur net, l’Infobourg a rencontré Marie-Noëlle Laprise, directrice générale de l’Association des gens d’affaires du Faubourg (AGAF). Il y a, c’est évident, des commerces qui ferment. Mais on est loin de l’hécatombe. Vérification faite, sept établissements, sur une centaine, ont fermé boutique dans le faubourg depuis le début de l’année. En contrepartie, quatre nouvelles enseignes ont vu le jour. D’après la directrice de l’AGAF, c’est un roulement qui est normal. « Derrière chaque fermeture, se cachent un concours de circonstances et une histoire propre au commerce, indique-t-elle. Il n’y a pas de vague ou de raison universelle ». La réalité, c’est que le commerce de détail est un métier difficile. Selon Mme Laprise, ça prend de quatre à cinq ans pour rentabiliser un commerce, ce qui implique un bon fonds de roulement. Il faut aussi savoir qu’en ce moment, certains domaines ont plus de difficultés que d’autres (par exemple, celui des disquaires). « C’est dur pour tout le monde, ce n’est pas propre à la rue Saint-Jean », dit-elle. Le commerce de détail comporte de grandes implications émotives et financières. Tenir boutique dans le faubourg coûte cher. En moyenne, il faudrait des revenus mensuels moyens d’environ 10 000 $ pour faire face à la musique. « Le loyer varie entre 18 $ et 35 $ du pied carré, précise la représentante des gens d’affaires. Les hausses de taxes ont eu un impact important et les loyers augmentent ». À titre d’exemple, sachez que le local de l’ancien Diana est actuellement affiché à 6 000 $ par mois, tandis que la propriétaire du local de Muséovelo (qui sera libre cet hiver) demande 2 000 $. L’idée que le faubourg aurait besoin de revitalisation surprend la directrice de l’AGAF. « La rue Saint-Jean vient à peine d’être refaite », dit-elle. Les commerçantes et commerçants, qui ont été plutôt servis côté chantiers depuis quelques années, ne sont pas très chauds à l’idée. « Nous, on travaille fort sur l’animation, avec des activités comme le Marché de Noël et le Faubourg en fête, et sur l’embellissement de la rue », précise Mme Laprise. Le faubourg Saint-Jean est d’abord et avant tout un secteur résidentiel. « Il y a bien sûr des exceptions, mais quand on ouvre un commerce sur la rue Saint-Jean, il faut d’abord se construire une clientèle locale. Le tourisme est un plus qui vient après », pense Mme Laprise. Il n’existe pas de frein concernant le type de commerce qui peut ouvrir sur la rue Saint-Jean. Le zonage limite le nombre de bars et de restaurants parce que la Ville ne veut pas que ça devienne une Grande-Allée bis, mais rien n’empêcherait un nouveau restaurant de s’ouvrir dans les locaux de l’un de ceux qui viennent de fermer. Dans un monde idéal, le faubourg garderait sa grande diversité commerciale. Par exemple, un fleuriste serait le bienvenu. « S’il y a un nouveau restaurant, il faudrait qu’il soit accessible, du genre vite fait bien fait, pour emporter. Ce type de restaurant manque ». 1. Radio-Canada, nouvelle du 5 août 2010. == Extrait du numéro d'octobre 2010 du journal l'Infobourg