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Par Nicolas Lefebvre Legault En novembre 2009, Chantal Gilbert était élue conseillère municipale du district des Faubourgs, qui englobe la majeure partie de Saint-Jean-Baptiste, sous la bannière de l’équipe Labeaume. Un an plus tard, l’Infobourg l’a rencontrée pour recueillir ses impressions et faire une mise à jour des dossiers dans le quartier.
Premières impressions Chantal Gilbert avoue qu’elle n’était pas vraiment consciente de ce qui l’attendait lorsqu’elle a brigué les suffrages du plus central des districts. « J’avais été conseillée par des collègues de districts périphériques qui sous-estimaient l’ampleur du travail à abattre dans le district des Faubourgs », explique-t-elle. Elle qui espérait pouvoir poursuivre sa carrière artistique à temps partiel n’a trouvé que deux semaines [de vacances!] pour travailler dans son atelier. « Le nom le dit, c’est le district des Faubourgs, au pluriel. Il recouvre plusieurs réalités : trois conseils de quartier, la majorité des organismes communautaires, les artistes, la technoculture et des secteurs, comme Saint-Jean-Baptiste, qui ont une valeur quasi patrimoniale », explique-t-elle. Chantal Gilbert est catégorique : «?conseillère du district des Faubourgs, c’est un job à temps plein, mais c’est passionnant, je ne suis pas en train de me plaindre », nuance-t-elle. Quelle est la différence entre la citoyenne engagée et l’élue? « C’est très différent, la conseillère est toujours entre l’arabe et le corse! », image Mme Gilbert. Celle-ci poursuit : « la citoyenne pouvait émettre des opinions très personnelles, alors que la conseillère doit prendre position en essayant de défendre les intérêts de tous. Évidemment, il arrive que la position déplaise, mais on essaie de l’éviter. Comme conseillère, je suis obligée de m’intéresser à tout, ce qui me convient parce que tout m’intéresse […], sauf peut-être les bouts de trottoirs [une référence aux consultations sur le réaménagement de la rue d’Aiguillon], mais même ça, j’ai appris à m’y intéresser ». Ce qui ne change pas, selon elle, c’est la sensibilité avec laquelle on décide de travailler. Le travail accompli Avec le Programme particulier d’urbanisme (PPU), le quartier a été souvent dans l’actualité; la conseillère est-elle satisfaite du dénouement? « Oui, je suis satisfaite du PPU. Je trouve que François Picard [le responsable du dossier au comité exécutif] a vraiment été à l’écoute des citoyens », dit-elle. « On s’est assuré de protéger la qualité de vie des citoyens, pense-t-elle, après, on a une problématique de densification, mais on a atteint un juste milieu sur la question des hauteurs ». En ce qui concerne le Plan de mobilité durable, la conseillère l’entérine pleinement. « Ça me semble très bien, même si on sait qu’il y aura des luttes à mener, comme celle pour amener les écolobus dans le district », dit-elle. Donc, par rapport aux enjeux « ville », la conseillère est satisfaite. Qu’en est-il des enjeux de quartier? « Par rapport à Saint-Jean-Baptiste, on ne pourra pas dire qu’on n’a pas étudié les dossiers et que les services ne sont pas allés au bout du processus sur la circulation de transit », pense-t-elle. Les enjeux à venir touchent plutôt la réfection des rues. « Il y a eu un gros dépassement de coûts de 700 000 $ sur la rue d’Aiguillon », nous apprend la conseillère. Craignant que ce soit les projets plus novateurs, comme la rue partagée sur Sainte-Claire, qui écopent pour les dépassements de coûts, la conseillère s’est assurée de bien faire inscrire le dossier dans le prochain Plan triennal d’immobilisation. Dans le champ des réalisations passées inaperçues, Mme Gilbert souligne que l’un de ses engagements électoraux, touchant la réfection du cimetière Saint-Matthew et l’illumination de la bibliothèque Saint-Jean-Baptiste, est maintenant complété. Projets d’avenir Et qu’est-ce qui s’en vient pour l’avenir? La conseillère a-t-elle des projets novateurs, des idées? « Dans Saint-Jean-Baptiste, on est en mode restauration des rues », dit-elle. « Il faut s’assurer qu’il y ait beaucoup de consultations et une grande adhésion des gens pour éviter de faire comme sur la rue de la Tourelle[…] parce qu’un coup que c’est fait, on ne peut pas le défaire », pense la conseillère. Selon Chantal Gilbert, « il faut bien faire comprendre que Saint-Jean-Baptiste n’est pas un lieu expérimental! Il faut des consultations, il faut que les gens s’approprient les projets, les gens ont des choses à dire, il faut les écouter ». Dans les projets à venir, on note l’illumination de l’église Saint-Jean-Baptiste, bien que ce projet soit un peu compliqué, selon Mme Gilbert. Il y a aussi la rue partagée : « il faut s’assurer que la rue Sainte-Claire soit la plus belle rue de Québec quand ce sera fini ». Reste la question des stationnements de surface. « Il va falloir que les résidants et résidantes prennent position sur l’automobile et sa place dans le quartier », pense la conseillère. En effet, plusieurs projets, du réaménagement des rues à la création de nouveaux espaces verts dans le bas du quartier, en passant par l’implantation de nouvelles coopératives, impliquent la disparition de certaines places de stationnement de surface. Est-ce qu’on est prêts à remplacer des places de stationnement sur une rue par des places souterraines en échange d’une meilleure qualité de vie? Voilà le débat des prochaines années.
En rafale Climat à l’hôtel de ville Que pense la conseillère du climat qui règne au conseil de ville? Est-ce différent à l’arrondissement? « À l’arrondissement, ça va bien. On voit que les conseillers, peu importe le parti, sont soucieux de leurs citoyens, citoyennes et des payeurs de taxes ». Selon Mme Gilbert, les points de divergences sont rares; les conseillers s’appuient mutuellement dans leurs projets respectifs. «?Au conseil de ville, c’est beaucoup plus dur; on voit qu’il y a des games politiques qui se jouent. Ce ne sont vraiment pas mes soirées préférées et ce n’est pas là que je me sens le plus utile », soupire la conseillère qui ajoute toutefois qu’elle aime bien quand des citoyens et citoyennes viennent lui poser des questions durant la période du public. Cela dit, Chantal Gilbert dit comprendre les mouvements d’impatience du maire. « Il a du caractère, il est comme ça. » Les promoteurs « On est obligé de travailler avec les promoteurs; c’est incontournable, pense Chantal Gilbert. Il faut pouvoir faire des gains, les amener à s’investir socialement, non pas seulement pour leurs poches, mais pour la qualité de vie des quartiers aussi, dit-elle. Et ça, c’est de la négociation.?» Son premier cas concret fut le dossier de l’ancien Patro. « Ça a commencé avec Jacques Robitaille. Je voulais qu’il fasse du résidentiel sur le terrain du garage à Jojo, raconte Mme Gilbert. Et on n’a pas fini de travailler avec lui parce que l’ancien Patro, c’est un trou. » La conseillère avoue avoir appris beaucoup en un an. « Par exemple, on n’exproprie pas facilement. Il y a un prix et il y a un prix aussi pour le logement social. » Être au pouvoir Même si elle ne siège pas au conseil exécutif, Chantal Gilbert croit que d’être membre du parti au pouvoir fait une différence. « J’ai une ligne directe avec François Picard; je peux l’amener marcher dans les rues pour lui montrer ce qui ne va pas », explique-t-elle. Quand elle a une idée, la conseillère peut immédiatement la valider avec le pouvoir exécutif. « Si j’ai une idée, je sais qu’on m’écoute et qu’on va me soutenir. Par exemple, avant d’asseoir le Comité populaire et GM Développement dans le dossier de l’îlot Irving, j’ai appelé au cabinet du maire pour savoir si la démarche était correcte ». Selon elle, un développement rapide d’un projet mixte de coop et de condos avec un stationnement souterrain sur ce site permettrait de libérer des terrains de stationnement de surface ailleurs dans le quartier et pourrait avoir un effet boule-de-neige. « C’est possible parce qu’on est une équipe majoritaire et qu’on va dans le même sens ». == Extrait du numéro de décembre 2010 du journal l'Infobourg