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(NLL) Ils sont trop gros, trop laids, favorisent les ghettos, sont déshumanisants, bureaucratiques et déresponsabilisent les locataires; est-ce que j’en oublie? Autant d’idées toutes faites sur les habitations à loyer modique (HLM). La Fédération des locataires de HLM (FLHLMQ) et le FRAPRU sont bien conscients que dans la lutte pour de nouveaux HLM, ils auront à faire face à des préjugés tenaces tant de la part des autorités que de la population en général et même, malheureusement, de la part d’une partie du mouvement pour le droit au logement. Les grands complexes : la pointe de l’iceberg Premier préjugé : les HLM sont tous énormes et horribles. « C’est sûr que dans l’imaginaire collectif, surtout à Québec, les HLM sont associés à de grands ensembles de centaines de logements, ce sont eux que l’on voit en premier. Pourtant, l’immense majorité des logements ne sont pas situés dans un grand ensemble! » dit Robert Pilon, coordonnateur de la FLHLMQ. Selon lui, les gros HLM n’ont eu la cote que pendant une courte période, dans les années 70, le temps, malheureusement, de marquer le paysage. Pas question cependant de les faire disparaître, surtout s’il ne s’en construit pas de nouveaux pour les remplacer. « Nous essayons plutôt de les humaniser, par des initiatives communautaires et la présence d’associations de locataires dynamiques », explique le militant. Les ghettos : l’œuf ou la poule? Deuxième préjugé : les HLM créent des ghettos. « Les ghettos peuvent être liés à la taille des immeubles, et celui de Saint-Pie X en est un exemple, ou bien à la concentration dans un espace clos », précise Robert Pilon. La FLHLMQ milite activement pour que s’installe une certaine mixité sociale dans les HLM. Ainsi, elle a gagné une politique du logement qui ne force plus systématiquement les travailleurs à quitter les HLM. La bataille n’est pas encore gagnée en ce qui concerne le règlement d’attribution, mais la FHLMQ s’emploie à le réformer. Cela étant, la notion de ghetto reliée aux HLM est ambiguë. En effet les villes, dans le système capitaliste, sont en elles-mêmes des systèmes de ségrégation sociale dans lesquels les gens « choisissent » leurs quartiers en fonction de leurs revenus. En ce sens, il est ridicule d’attribuer aux HLM la création de ghettos dans les quartiers populaires... On peut donc se demander si les HLM sont des ghettos ou bien s’ils ne sont pas plutôt localisés dans des ghettos. N’empêche que, de noter Robert Pilon, « le phénomène “ghetto” est beaucoup moins pire dans les petits HLM parce que ceux-ci s’intègrent aux quartiers; à défaut d’une mixité sociale dans leurs murs, il y en a une autour ». Responsabilisation : il y a autant d’engagement dans les HLM que... dans les coops! Troisième préjugé : les HLM déresponsabilisent les locataires. « Les locataires de HLM se sont battus pendant 10 ans pour renverser une structure bureaucratique et autoritaire, et nous avons finalement gagné la cogestion l’an dernier », rectifie Robert Pilon. Même s’il reste beaucoup de pain sur la planche avant de qualifier tous les HLM de pleinement démocratiques, la FLHLMQ constate néanmoins qu’après un an, des comités consultatifs de résidants (CCR), élus en assemblée générale, ont été implantés avec succès sur le territoire de la moitié des offices municipaux d’habitation de la province (ce qui représente 70 % des HLM comptant plus de 100 logements). « Six locataires en moyenne siègent aux CCR, soit autant qu’aux conseils d’administration des coopératives », souligne M. Pilon. Ce dernier rappelle également que le nombre de projets d’animation communautaire dans les HLM est beaucoup plus élevé que dans les coops. Les CCR doivent donner des avis et des recommandations sur les budgets, les règlements internes et les services. « Même s’ils ne sont que consultatifs, leur rôle, dans beaucoup d’offices, va beaucoup plus loin, constate Robert Pilon. À Québec, par exemple, le CCR est engagé dans le processus de révision du règlement interne depuis le début et a pu faire des propositions avant même que le document n’aille en consultation. » Bref, là où le principe est appliqué pour de bon, les CCR permettent aux locataires d’être associés au processus de prise de décision du début à la fin. « On revient de loin, mais on n’a pas non plus de leçons à recevoir de personne en matière de participation des locataires », conclut le militant qui assure qu’il « ne laissera personne dénigrer la lutte des locataires de HLM pour la démocratie, la reconnaissance et la dignité ». == Extrait du numéro d'avril 2003 du journal l'Infobourg.