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Par Yvon Boisclair En 1972, des parents du quartier ont ouvert sur la rue Saint-Jean, où il y a une pizzeria présentement, la première garderie du quartier, sous la forme d’une coopérative. Les parents étaient à la fois membres de la garderie et moniteurs et monitrices. Le tout se faisait bénévolement. Le problème est qu'il n'y avait pas de cour pour les enfants. L'année suivante, la coopérative déménage sur la rue d'Aiguillon dans l'ancienne église protestante, au coin de Saint-Augustin. Or, l'église est mise en vente et la coopérative doit de nouveau déménager. En 1974, la garderie se déplace vers le couvent du Bon-Pasteur, au 550, Saint-Amable. À cette époque, il y avait des tractations pour vendre ces bâtisses au gouvernement. Les locaux étaient grands, à prix abordable et il y avait une cour. La coopérative continue à aménager ses locaux et à parfaire son organisation interne. Mais le gouvernement n'a pas dit son dernier mot sur l'avenir du complexe Bon-Pasteur. En janvier l976, le gouvernement libéral met la garderie dehors. La coopérative organise une résistance : pas question que les bâtisses du Bon-Pasteur soient démolies. Parents, moniteurs, monitrices, et même les enfants, sont engagés dans la bataille. Bientôt, la garderie n'est plus seule : une foule de groupes populaires donne son appui. Il y a occupation des locaux de la garderie jours et nuits. Arrivent les élections, les édifices sont sauvés et un projet de logement social voit le jour. L'avenir est-il tout bleu pour notre garderie? Mais non. Il y eut mésentente avec une des coopératives qui se trouvait dans le complexe Bon-Pasteur. Ironiquement, la garderie coopérative dut repartir en 1983 à la recherche de nouveaux locaux, avec l'aide du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. À l’époque, il y a justement un programme gouvernemental pour des projets communautaires administrés par le fédéral, le provincial ou le municipal. Mais il y a un hic : le maire Jean Pelletier ne veut rien savoir du projet de la garderie. Encore une fois, il y a mobilisation des forces vives du quartier : occupation du cimetière St.Matthew pendant une semaine. Finalement, la coopérative obtint gain de cause et son long voyage se termina au 450, Burton, où elle est présentement. Elle a aujourd’hui dix employés et reçoit 42 enfants. En visitant cette garderie, bien aménagée et paisible, on a peine à imaginer son histoire tumultueuse. La garderie coopérative Saint-Jean-Baptiste est plus qu'une garderie, elle est le symbole de notre volonté d'habiter notre quartier. === Extrait du numéro d'hiver 2011 du journal l'Infobourg.