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Par Jonathan Carmichael À Québec, les condominiums poussent comme des champignons. Une part toujours plus grande des constructions neuves est consacrée à ce type d’habitation. Comme si ce n’était déjà pas suffisant, le conseil municipal a adopté récemment un nouveau règlement qui facilitera la conversion des logements locatifs en logements en copropriété divise. Marché de la construction Depuis quelques années, les condominiums font la part belle sur le marché de la construction. Les promoteurs immobiliers ont flairé la bonne affaire, les prix de vente étant exorbitants. Sans pousser la recherche longtemps, on peut trouver sur le Web des logements en copropriété divise de deux ou trois chambres à coucher mis en vente pour environ un million $ dans la région de Québec. À Québec, de janvier à septembre 2011, 809 unités de condo ont été construites, soit près de 40 % du total des mises en chantier1. À titre comparatif, pour la même période, sur le marché locatif, il ne s’est bâti que 375 unités neuves, à peine 18 % de l’ensemble des nouveaux logements. Dans certains secteurs de la ville, le développement des condominiums est particulièrement disproportionné. Dans Les Rivières, 59 % des unités créées sont sous cette forme. Pire encore, à Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge, les condos représentent 81 % des mises en chantier alors qu’il n’y a eu que quatre unités locatives sur le total des 278 nouveaux logements. La construction de condos est en constante augmentation, et ce au détriment du marché locatif. Dans la RMR de Québec, en 2007, 11 % des appartements mis en chantier étaient des condos et 33 %, des appartements locatifs. En 2011, la tendance s’est inversée : le marché de la copropriété atteint 33 %, alors que celui du marché locatif, seulement 17 %. Règlement municipal La Ville de Québec vient de procéder à l’adoption d’un nouveau règlement sur la conversion de logements locatifs en copropriété divise. Les nouvelles brèches créées par cette réglementation menacent la protection du parc locatif. À la Ville de Québec, les responsables politiques ne se soucient guère des impacts de ces allègements réglementaires. L’accès à la propriété privée est la panacée, la seule option valable. Qu’elle se fasse au détriment des locataires en place ne semble pas leur faire un pli sur la différence. Quelle place pour les locataires? Les orientations actuelles, tant en ce qui a trait à la construction neuve qu’à la conversion du locatif en logements en copropriété divise, sont inquiétantes pour les ménages locataires. D’un côté, on ne fait rien pour pallier la pénurie de logements locatifs. De l’autre, on pave la voie aux abus et aux pressions indues à l’endroit des locataires. Entre droit au logement et droit à la propriété privée, la Ville de Québec fait clairement son choix. De ce fait, elle choisit son camp : celui des promoteurs immobiliers et des spéculateurs. L’étape suivante sera-t-elle de la rebaptiser « Condoville »? 1) Site Web de la Ville de Québec, consulté le 1er décembre 2011 :
http://ville.quebec.qc.ca/citoyens/propriete/docs/mise_en_chantier/Bulle... == Le dossier « Bienvenu à Condoville? » est extrait du numéro de décembre du BAIL écrit, le bulletin de liaison du Bureau d’animation information logement (www.lebail.qc.ca ou au 418-523-6177). == Extrait de l'édition de décembre 2012 du journal l'Infobourg.