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Des condos qui poussent comme des champignons La gentrification des quartiers centraux et le fait que les gens des classes populaires « se font chasser » préoccupent plusieurs organismes de la région. En plus de mentionner le peu de nouvelles constructions de logements locatifs, plusieurs interventions ont dénoncé le fait que bon nombre de logements locatifs sont transformés en copropriétés indivises ou divises. L’affaiblissement du règlement qui instaurait un certain moratoire depuis 2001 a été pointé du doigt par le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur. Un locataire du Vieux-Québec a d’ailleurs témoigné des tactiques utilisées par son nouveau propriétaire pour vider une maison de cinq logements et la transformer en condos. Plusieurs groupes, dont le Comité populaire, ont souligné que seules les coopératives d’habitation arrivent à faire contrepoids au marché du condo. Cependant, les terrains sont rares et il est difficile de faire de l’achat-rénovation de bâtiments existants au centre-ville compte tenu des contraintes actuelles du programme AccèsLogis. En banlieue aussi La spéculation n’est pas que le lot des quartiers centraux. Elle est aussi bien présente dans les banlieues comme Sainte-Foy et Beauport. La situation à Sainte-Foy a fait l’objet de quatre présentations. L’élaboration en cours du Programme particulier d’urbanisme (PPU) pour une partie de Sainte-Foy et le développement immobilier annoncé préoccupent particulièrement les groupes du secteur. Il y a également beaucoup de spéculation sur les terrains de l’Université Laval, comme l’a noté la Confédération des associations étudiantes de l’Université Laval (CADEUL). Le PPU de Sainte-Foy prévoit surtout la construction de condos de luxe. Or, qui dit développement de luxe dit hausse de la valeur foncière et donc hausse de taxes et de loyer pour les blocs à appartements du secteur. La CADEUL est inquiète pour la population étudiante : va-t-elle subir de plein fouet la gentrification et s’appauvrir radicalement? Actuellement, il manque de logements étudiants et les demandes de la Confédération pour en inclure dans le PPU sont restées lettre morte auprès de la Ville de Québec. Le Centre Femmes d’aujourd’hui, le Comité logement d’aide aux locataires (CLAL) et Urb’action ont quant à eux dénoncé la non-reconnaissance de la pauvreté dans l’arrondissement Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge et des besoins en logement social. Entre 1987 et 2000, il n’y a eu aucune construction de logements sociaux dans le secteur. Il y a donc beaucoup de rattrapage à faire, a dit le CLAL. Ce comité demande l’adoption d’un règlement obligatoire d’inclusion dénonçant du même coup le fait que pour l’instant, il ne se construit que « du condo, du condo et du condo ». « Il y a une insuffisance de logements sociaux, ont affirmé les groupes, mais la mixité ne fait pas partie des projets de la mairie. » Selon le Centre Femmes d’aujourd’hui, celle-ci semble plutôt perpétuer le discours des administrations précédentes, comme celle de la mairesse Boucher, voulant qu’il n’y ait pas de pauvres à Sainte-Foy. À Beauport aussi, « on voit des condos pousser comme des champignons », remarque l’ATI Giffard Montmorency. Ce regroupement d’organismes et d’individus se demande aussi pourquoi l’Arrondissement Beauport, qui n’est pourtant pas le plus riche, est celui où l’on trouve le moins de logements sociaux à Québec. La spéculation a beaucoup de conséquences et se traduit en pressions sur les locataires pour qu’ils et elles quittent les lieux, a dit le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, faisant notamment état de plusieurs cas de reprise de logement sous de faux prétextes.
« Il y en a, de beaux appartements, mais je n’ai pas les moyens de payer 900 $ par mois ». – Une locataire. « Quand il y a des hausses de taxes foncières, c’est nous les locataires qui payons en bout de ligne. » – Une locataire.
Gentrification? La gentrification (du mot anglais gentry, « petite noblesse ») désigne le processus par lequel le profil économique et social des habitants d’un quartier se transforme au profit exclusif d’une couche sociale supérieure. Selon notre interprétation, la gentrification est différente de l’embourgeoisement. Dans le premier cas, on parle du remplacement d’une classe par une autre, alors que dans le second on parle de l’enrichissement graduel d’une population. == Extrait de «L'autre visage de Québec», un dossier du FRAPRU et de ses groupes membres à Québec.