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Urgences sociales Contrairement à la croyance populaire, la pauvreté est présente sur l’ensemble du territoire de la ville de Québec, tant dans les quartiers centraux que dans les banlieues et touche environ 10 % de la population. Des groupes de la plupart des quartiers sont venus témoigner essentiellement de la même réalité : les loyers sont partout trop chers et les gens n’arrivent pas. Il manque cruellement de logements sociaux. Sous ce portrait général se trouvent toutefois des situations spécifiques qui relèvent carrément de l’urgence sociale.
Itinérance « Avoir accès au logement est difficile pour monsieur et madame tout le monde, imaginez pour une personne itinérante » : c’est ainsi que débutait le témoignage du RAIIQ. Plusieurs groupes du secteur de l’itinérance sont venus témoigner. Il n’y a qu’à écouter le directeur de Lauberivière pour constater l’ampleur du phénomène de l’itinérance à Québec. Cet organisme aide à lui seul plus de 5 000 personnes par année et en héberge 2 000, dont la moitié n‘est venue qu’une fois. Selon lui, la situation actuelle alimente l’exclusion et précipite des gens dans l’itinérance. Pire, les efforts de réinsertion sont fréquemment compromis par le coût exorbitant des loyers. À Lauberivière, lorsque les gens réussissent à se loger, il n’est pas rare de les voir continuer de fréquenter la ressource parce que le loyer accapare une part démesurée de leur revenu. Par ailleurs, le RAIIQ dénonce l’exploitation dont sont souvent victimes les personnes les plus vulnérables. Par exemple, certains propriétaires interceptent le chèque d’aide sociale de leur locataire, le changent, se payent en loyer… et gardent une part pour le service rendu. Pauvreté Les personnes seules sont les grandes oubliées des politiques de lutte à la pauvreté des dix dernières années. Selon une enquête de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC), plus de 60 % des demandes de logement social à Québec sont déposées par des personnes seules. Au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, on note que les locataires qui ne peuvent compter que sur un seul revenu sont complètement largués par le marché privé. Le Centre de santé et de services sociaux de la Vieille-Capitale (CSSS) observe que les problèmes de logement ne touchent pas une population ou un secteur particulier. En fait, on remarque plutôt une progression de la défavorisation dans les anciennes villes de banlieue réputées plus cossues, ce que confirme Urb’action. Ce comité note que dans la Cité Universitaire, à Sainte-Foy, les locataires consacrent en moyenne 40 % de leur revenu au logement. == Extrait de «L'autre visage de Québec», un dossier du FRAPRU et de ses groupes membres à Québec.