Par Marie-Ève Duchesne

C’est le 25 mars dernier que la présidente du Réseau de transport de la Capitale (RTC), Maude Mercier Larouche, en compagnie du maire Bruno Marchand, a dévoilé les nouveautés pour la quatrième saison d’àVélo, le service de vélopartage à assistance électrique. Depuis le 1er mai dernier, le plus important déploiement depuis le lancement du service en 2021 a eu lieu, avec l’ajout de 41 stations, de 520 vélos et de 900 ancrages. Au total, ce sont donc 115 stations et 1 300 vélos qui sont disponibles.

Pour le quartier Saint-Jean-Baptiste, en plus des stations* présentes les années précédentes, une station supplémentaire a pris ancrage devant le parc Richelieu, sur la rue du même nom.

Si l’augmentation de l’offre est une bonne chose, il n’en demeure pas moins qu’une autre annonce est passée sous le radar ce jour-là. Bien que les abonnements annuels et mensuels aient subi de plus faibles augmentations, c’est le tarif pour les trajets uniques (à l’unité) qui pose de grandes questions quant à l’accessibilité financière du service.

En 2023, pour utiliser le service pour un trajet unique, il en coûtait 5,25 $ pour un trajet de 30 minutes. En 2024, toujours pour un trajet de 30 minutes, le tarif est passé à 10 $. Les tarifs vous sont présentés dans le tableau adjacent.

Pour Accès transports viables (ATV), cette annonce pose un problème pour les personnes en situation de précarité financière qui n’ont pas les économies pour se procurer un titre mensuel ou annuel, et pour qui le trajet unique coûte donc bien plus cher qu’un trajet d'autobus.

Par voie de communiqué, l’organisme a plaidé que cette décision tend à encourager la vitesse et la pratique sportive, tout en désavantageant les personnes qui roulent moins vite, notamment les personnes aînées, ou qui réalisent des trajets plus longs, comme les femmes qui sont nombreuses à faire des détours pour trouver le trajet le plus sécuritaire et qui réalisent un plus grand nombre d’arrêts sur leurs trajets.

« Avec un coût de trajet unique à 5,50 $ pour 15 minutes et de 10 $ pour 30 minutes, nettement plus cher que l’autobus, c’est difficile d’imaginer qu’on puisse convaincre de nouvelles personnes de prendre àVélo pour un trajet unique seulement pour l’essayer et se familiariser avec le service. Surtout, c’est extrêmement dissuasif pour quiconque vit de la précarité financière et n’a pas les moyens pour une passe, ou pour toute personne qui ne roule tout simplement pas vite ! », a déclaré Angèle Pineau-Lemieux, porte-parole pour ATV.

Si on peut donc se réjouir de l’augmentation de l’offre du service et de la disponibilité plus grande des vélos, il n’en demeure pas moins qu’il faut encore être capable de pouvoir en payer le prix. Dans ce cas-ci, il est clair que l’accessibilité géographique ne rime pas avec l’accessibilité financière.

* Pour voir la carte interactive des stations : https://experience.arcgis.com/experience/7978c32c1c6e4d21b284cb44e2451744/

ÀVélo plus accessible, mais pour qui ?