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Par Marie-Ève Duchesne
Crédit photo : RGF-CN
Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé, le 1er février der-nier, une action de visibilité à la suite de l’annonce du second féminicide de l’année 2024. Narjess Ben Yeddera a été tuée par son conjoint le 26 janvier dernier à Pointe-aux-Trembles. L’action, qui a réuni plusieurs militantes au coin des boule-vards Charest et de la Couronne sur l’heure du midi, visait à briser le silence, exprimer la colère, visibiliser les féminicides et exiger du gouvernement de faire de la lutte aux violences faites aux femmes et aux enfants une priorité. Rappelons que le premier féminicide, celui de Chloé Rivard-Lauzon, avait eu lieu le 5 janvier dernier à Granby.
Les féminicides : des violences banalisées et normalisées
Les meurtres des femmes et des enfants par un proche comme, cette fois-ci, par un conjoint, font partie d’un continuum de violences conjugales normalisées et banalisées. Ces violences sont le fruit d’un rapport de domination des hommes sur les femmes que la société tolère et banalise.
Les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression, comme les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d’itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racialise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violence, elles sont surreprésentées dans les victimes de féminicides.
Pas une de plus
Lors de cette action, plusieurs solutions ont été mises de l’avant. L’augmentation du financement en prévention, en accompagnement et en hébergement des femmes victimes de violences conjugales, sexuelles et genrées, des forma-tions obligatoires et continues sur la violence conjugale pour tous les acteurs et les actrices qui interviennent auprès des femmes et des enfants, des changements en profondeur de la culture de notre système de justice où les agresseurs peuvent récidiver en attente de leur procès et une éducation à la sexualité axée sur des modèles de relation positifs basés sur l’égalité entre les femmes et les hommes ne sont que quelques pistes concrètes à explorer. Les solutions sont multiples et doivent dénoncer le caractère inacceptable et criminel de la violence envers les femmes et renforcer la confiance des victimes et du public dans l’administration de la justice.