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Crédit photo: Anthony Cadoret
Par Anthony Cadoret
Dans les dernières semaines, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a fait au moins deux opérations ciblant notamment les personnes qui n’ont pas de casque sur les vélos du service àVélo et distribuant un grand nombre d’amendes. Une fois de plus, la Ville de Québec a choisi de blâmer les plus vulnérables plutôt que de prendre de réelles mesures pour la sécurité.
On s’entend, porter un casque peut sauver la vie lors d’un accident, mais ne devrions-nous pas mettre nos efforts à limiter le nombre d’accidents plutôt qu’à culpabiliser les cyclistes qui ne se protègent pas assez ? Il existe des endroits dangereux bien connus dans la ville, des endroits où des piéton·ne·s et cyclistes ont été tué·e·s et où il y en aura d’autres. Le boulevard Charest est un exemple frappant. Les excès de vitesse et les feux rouges brûlés à répétition sont évidents pour quiconque passe par là régulièrement. Est-ce vraiment plus important d’avoir des policier·ère·s au bord d’une piste cyclable plutôt que sur le boulevard Charest ?
Une mauvaise habitude
Ce n’est pas la première fois que la Ville de Québec culpabilise les victimes, qu’elle fait du victim blaming. Dans les deux dernières années au moins, la Ville de Québec a tenu des campagnes de
sensibilisation à grande échelle concernant la sécurité routière. Mais plutôt que de pointer les responsables des accidents, la Ville vise les victimes. C’est en 2024 que les messages étaient les plus culpabilisants pour les plus vulnérables. On pouvait lire :
1 piétonne dans sa bulle, 1 conducteur anéanti, 2 familles brisées.
1 cycliste téméraire, 1 conductrice sous le choc, 1 salon funéraire.
3 jeunes insouciants, 1 conductrice impatiente, 1 coroner.
Ces messages se sont retrouvés sur internet, sur les affiches d’abribus et sur les bus directement. J’ai fait une demande d’accès à l’information pour apprendre que c’est plus de 50 000 $ qui ont été
dépensés en 2024 pour culpabiliser les plus vulnérables de la route.
La sécurité routière : un choix de société
Plusieurs pays, surtout en Europe, ont fait le choix de la sécurité routière et ont fait des progrès significatifs. C’est possible. Ces pays ont fait le choix d’avoir une vision zéro décès et zéro personne gravement blessée. Or, bien que la Ville de Québec prétende être dans cette approche, ses campagnes culpabilisantes vont exactement à l’encontre du principe. Dans une vision zéro décès, on n’a pas besoin de faire ces campagnes auprès des plus vulnérables, les aménagements sont sécuritaires. Point. Le principe est simple : on garde en tête que l’erreur est humaine et qu’il y aura toujours des personnes inattentives. On construit alors des aménagements qui en tiennent compte. C’est la seule approche logique pour sauver des vies. Dans notre société, il y a des personnes vieillissantes et des gens ordinaires dans la lune, ça peut arriver à tout le monde et ça ne changera pas.
Bref, si l’on veut vraiment sauver des vies, ce n’est pas en culpabilisant les personnes plus vulnérables sur la route et en donnant des constats d’infraction aux cyclistes qui n’ont pas de casque. Si on veut sauver des vies, il faut construire une ville qui pardonne.