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Hommage à Denyse
Par Lili Jodoin
Propos recueillis par Anne-Sophie Trottier
Denyse Hamel a fait partie du groupe de gens qui ont acheté le Fou-Bar le 20 mai 1983. Ils étaient dix propriétaires à l’époque !
À travers cette vaste équipe, son rôle était d’assurer le service à la clientèle. Excellente serveuse, elle arborait toujours un grand sourire, et elle faisait preuve d’une patience remarquable. Elle ne se laissait pas pour autant marcher sur les pieds : elle savait comment être complice des jeunes tout en étant capable d’être ferme quand c’était le temps.
Elle a été également co-propriétaire d’un autre bar sur la rue Saint-Jean, le Zanzibar. Amoureuse de la musique, Denyse a permis au jazz de s’enraciner dans ce lieu. Elle s’occupait de la programmation et elle-même chantait et jouait du piano. Du même élan, elle a démarré une chorale, qui se réunissait le dimanche matin sur la rue Richelieu. À son grand désarroi, ce n’étaient jamais les mêmes personnes d’une semaine à l’autre ! C’est parce que c’était surtout une chorale de lendemain… de party.
Femme d’une grande polyvalence, elle a aussi travaillé dans plusieurs commerces qui sont devenus des institutions dans le faubourg : on pense au resto Commensal et au Crac, où elle était cuisinière. Sans oublier la Fausse alarme, un autre bar où elle a été serveuse !
Lili Jodoin et Denyse Hamel ont été confondues l’une avec l’autre… pendant 10 ans ! C’est peut-être parce qu’elles avaient le même entrain en travaillant : les deux aimaient chanter, danser et surtout rire durant leur shift. Même si elles n’ont jamais travaillé ensemble, le passage de Denyse au Fou-Bar a eu un impact sur Lili. Leur côté maternel et l’amour du quartier Saint-Jean-Baptiste les ont liées. L’influence de Denyse est encore bien tangible au Fou-Bar ! On se souviendra d’elle longtemps.
Crédit photo : Lili Jodoin
Lettre à Denyse
Par Lili Lapointe et Geneviève Petitclerc
Denyse,
Ça fait deux heures que nous sommes assises sur les Plaines à essayer de t’écrire un hommage. Trop de souvenirs, trop d’émotions, trop de choses à dire. C’est difficile parce que pour nous, tu es encore là. La dernière fois que nous étions toutes les deux sur les Plaines, tu étais avec nous, un verre de rosé à la main, à partager des anecdotes et des chips.
Au moment d’écrire ces mots, tu es là, devant nous, avec toute ta lumière et tes couleurs bien vives. On t’entend nous raconter tes histoires, écouter les nôtres, nous donner des petits coups de pied dans le cul, nous encourager. Tu nous manques tellement que les mots nous manquent. Ton amitié était un privilège. On a eu beaucoup de chance de t’avoir dans nos vies les dix dernières années, et on en aurait pris au moins dix autres. On t’apporte avec nous pour la suite. Tu resteras pour nous un exemple de femme forte, assumée, franche et bienveillante. Tu nous as aussi marquées par ta soif de connaître les gens et par ta grande curiosité. Merci de nous avoir transmis un peu de ton courage.
Du courage, tu n’en manquais pas : celui de te révolter, de faire les choses autrement, le courage d’accepter et de changer, le courage de pardonner et de t’excuser, le courage d’aimer, le courage de vivre et d’avancer.
Si tu étais si enthousiaste, généreuse, énergique, colorée, explosive, parfois confrontante et aussi aimante et attentionnée, c’est que tu avais le courage de montrer qui tu es, le courage d’être toi-même, sans complexes, sans compromis. Nos vies et le Vestiaire du Faubourg ne seront plus les mêmes sans toi, ton empreinte y restera.
On t’aime, bye ma belle Denyse.
Lili et Geneviève
Crédit photo: Lili Joboin
Denyse aura laissé sa place
Par Marie-Ève Duchesne
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris, à la fin du mois de juillet, le décès soudain de Denyse Hamel, militante du Compop (particulièrement auprès de l’équipe du Vestiaire du Faubourg).
Denyse aura été une femme marquante dans son implication. En plus de sa grande disponibilité pour faire des remplacements au Vestiaire, elle les assumait de façon dévouée. Empreinte d’une bienveillance extraordinaire, Denyse savait prendre soin. De sa mère, de son conjoint, et du Compop, y ayant assumé l’entretien ménager pendant six ans. Festive à ses heures, débordante de projets et d’énergie, Denyse n’avait pas froid aux yeux et savait profiter de la vie.
Mais Denyse avait aussi son caractère bien affirmé, voire tranchant ! Devant l’injustice, Denyse s’indignait. Sans mâcher ses mots. Devant la bêtise humaine aussi… Denyse aura marqué le faubourg par sa présence historique dans plusieurs luttes urbaines des premières heures ou encore par son parcours professionnel dans le quartier, entre autres au Fou-Bar.
À travers cette édition spéciale de notre journal, nous souhaitons te rendre un hommage. Un immense merci pour toutes les heures passées au Compop sans compter, pour toutes les chansons sifflées dans les corridors, pour toutes les petites attentions déposées ici et là dans nos locaux, pour les éclats de rire bien sentis. Denyse, les discussions de coin de bureau, ta bienveillance et ton franc-parler vont nous manquer. Le Vestiaire et le Compop ne seront pas pareils sans toi.
Tu nous manques et on ne te dira jamais assez : merci pour tout !