Au lendemain des élections municipales
Échec à venir en matière de logements sociaux

 

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
 

Québec, le 5 novembre 2021 - À quelques jours des élections municipales, les membres du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) à Québec, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, le Comité des citoyennes et citoyens du quartier Saint-Sauveur et le Comité logement d'aide de Québec Ouest, saluent que, pour la première fois, tous les partis en lice ont chiffré leurs objectifs en matière de logements sociaux, comme les groupes le demandent depuis des années. Cependant, ils restent sur leur appétit en matière de plan d’action pour y arriver.

Objectifs des différents partis :

  • Transition Québec promet 5 000 logements sociaux dans un premier mandat ;
  • Équipe Marie-Josée Savard promet 2 600 nouveaux logements sociaux ;
  • Québec forte et fière promet 2 600 logements sociaux et un certain nombre de logements abordables ;
  • Québec 21 promet 5 000 logements sociaux et 1000 logements abordables sur un horizon de dix ans ;
  • Démocratie Québec promet 6 000 logements abordables et sociaux.

 

Durant cette campagne, les candidats et candidates à la mairie se sont lancé·e·s dans une escalade verbale sur le nombre de logements sociaux et communautaires qu’ils et elles prévoient construire dans les prochaines années. « Avec les plans d’action proposés, il est improbable que les partis atteignent leur objectif respectif.  Les candidats et candidates ont lancé quelques idées intéressantes, mais rien de structurant », précise Vincent Baillargeon, permanent au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, porte-parole des groupes de Québec du FRAPRU.

Rappelons que la Ville de Québec n’a construit que 594 logements sociaux et communautaires entre 2017 et 2020, ce qui est infime.

Alors que certains candidats et certaines candidates s’avancent sur des pourcentages d’inclusion de logements sociaux ou abordables à intégrer dans les nouvelles constructions résidentielles privées, d’autres réitèrent leur volonté de poursuivre la voie tracée par la Vision de l’habitation créée par l’administration sortante ou de continuer à investir dans une réserve de terrains.

Il est important que le futur maire ou la future mairesse ne se contente pas de mesurettes ici et là, et mette un plan structurant et global. Pour ce faire, la Ville de Québec doit mettre de l’avant une bonification assurée de la réserve de terrains et doit s’assurer que ces terrains servent à du logement social ou à d'autres projets collectifs. De plus, l’administration doit mettre en place une politique d’inclusion de logements sociaux incluant un minimum de 30% dans toute nouvelle construction privée.  Son rôle sera également de continuer les représentations envers les paliers supérieurs pour une nouvelle programmation de logements sociaux.

« Abordable » ne veut pas dire « social »

Pour les groupes communautaires, les promesses visant du logement abordable sont vides de sens. L’abordabilité est un concept élastique rappellent-ils, échaudés par les loyers de logements privés supposément « abordables », loués à plus de  2 000$ par mois, bien que subventionnés par le fédéral. « Les seuls logements réellement abordables pour les ménages mal-logés de la ville qui ont un revenu médian annuel de 18 000 $[1] sont ceux hors du marché privé : des logements publics, coopératifs ou sans but lucratif », ajoute M. Baillargeon.

Les groupes n’entendent pas se taire, peu importe les résultats des élections municipales de ce dimanche et maintiendront leurs pressions pour le logement social dans les prochains mois. Ils invitent d’ores et déjà la personne qui prendra la mairie à faire connaître publiquement ses demandes aux gouvernements québécois et canadien en vue de leurs prochains budgets.


[1] Revenu médian annuel des 18 000 ménages locataires de Québec ayant des besoins impérieux de logement, selon les données de Statistiques Canada issues du Recensement 2016.

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