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Crédit photo : Centre famille Haute-Ville
Par Fabien Abitbol
Du 6 mai au 17 juin, chaque vendredi, ça s’anime au Centre Famille Haute Ville : des ateliers cuisine d’un nouveau genre y ont pris place. Dans un espace bien plus grand que les anciens locaux de la rue Saint-Gabriel se retrouvent parents et cocos, et les vendredis revêtent un aspect interculturel.
Les ateliers de cuisine collective sont loin d’être une nouveauté au Centre Famille Haute Ville (CFHV), rappelle Brigitte Paré, animatrice-intervenante. Mais le CFHV voulait mettre en place « une activité spécifique qui rejoindrait ensemble des familles provenant des nouveaux arrivants, nouvelles arrivantes, des familles immigrantes de toutes catégories, avec des familles issues de la société d’accueil. »
C’est ainsi que le principe de ce qui existe depuis mai 2022 a émergé. Les ateliers interculturels de cuisine sont vus comme un prétexte : ils « favorisent, dans un contexte normalisant, des échanges, de l’entraide, et du ressourcement entre des familles vivant avec la parentalité (enfants de 0 à 5 ans), des familles nouvellement arrivées, immigrantes de toutes catégories et d’origines, avec des familles de la société d’accueil ».
Les pères ou mères sont arrivé·e·s par deux voies différentes : d’une part, le Centre a regardé du côté d’organismes s’occupant d’immigrant·e·s, d’autre part, il a regardé, parmi ses membres, les « personnes nouvellement arrivées, familles immigrantes de toutes catégories et d’origines, et des familles de la société d’accueil », précise Brigitte Paré.
Mais, parce que toutes les belles histoires ont un « mais », sur un budget estimé de 13 000 $, l’aide de la Ville de Québec a été de 9 704 $, et « jusqu’à maintenant » le CFHV n’a pas eu d’autres partenaires financiers ou d’autres organismes pour l’apport d’ingrédients.
« Le Centre doit puiser sur ses minces ressources pour combler la différence », explique Brigitte Paré, qui constate que « des organismes comme le CFHV sont dans un cercle vicieux où il est assez difficile de s’en sortir : le manque de ressources limite la capacité du Centre pour rechercher de nouveaux partenaires financiers ou pour trouver des organismes qui fourniraient des ingrédients ».
Le CFHV reste un « petit organisme » et comme tout petit organisme il est en sous-financement avec « un manque criant de ressources », devant lutter pour sa survie. D’autant plus regrettable que ce sont précisément les petits joueurs, les plus à taille humaine, qui « sont les organes vitaux de notre mieux-être collectif », déplore Brigitte Paré, qui ajoute que « les actions en milieu de vie comme celles offertes par le CFHV, comme les ateliers de cuisine, agissent en amont des grandes problématiques constatées et décriées dans nos sociétés ».
Le projet actuel comporte trois « cohortes » de cinq ateliers de cuisine, regroupant chacun six familles, « dont idéalement trois familles issues du processus d’immigration, toutes catégories et origines, et trois familles de la société d’accueil ». Ainsi le premier groupe (printemps 2022) a commencé le vendredi 6 mai, puis il y aura un deuxième groupe à l’automne 2022, et un dernier qui durera de décembre 2022 à février 2023.
Au lendemain du deuxième vendredi, selon l’animatrice, il y avait assez de « constats positifs » pour laisser présager « que le Centre et ses membres voudront perpétuer ce type de maillage interculturel via des ateliers comme les cuisines collectives ».
En pratique, si vous souhaitez vous joindre à la deuxième
ou troisième cohorte, vous devez :
• être membre du CFHV (donc avoir des enfants de 0 à 5 ans) ;
• guetter votre boîte courriel (ou le site web ou la page Facebook du Centre) ;
• de préférence pouvoir être disponible pour les cinq ateliers (de 9 h à 13 h, incluant la cuisine, le repas, la vaisselle et le partage des « restes » pour les familles ;
• être disponible pour une rencontre de groupe qui vous permettra d’intégrer l’ensemble de la procédure et définir avec le CFHV comment les ateliers se dérouleront, et partager les différentes tâches, choix des recettes, etc.
De l’arrivée à 9 h jusqu’au partage du repas à 11 h30, les enfants s’amusent grâce à la collaboration d’animatrices du Centre, pendant que papa ou maman cuisine à proximité.
« Le “ensemble“ et la reconnaissance que l’individu est l’expert de son vécu sont des éléments importants tout au long du projet. Ils représentent la position de base pour favoriser l’appropriation, ou la réappropriation, du pouvoir d’agir des individus, facteur de protection pour l’égalité sociale », conclut Brigitte Paré.