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Par Andrée O’Neill
« Économie verte », « C’est vert et ça marche », « Développement durable », « Conjuguer croissance économique et écologie », autant d’oxymores qu’on nous sert jour après jour, surtout pendant les campagnes électorales… Autant d’encouragements à rester la tête dans le sable et à minimiser le danger de la crise climatique.
La menace qui nous guette, ce n’est pas celle brandie par l’Institut économique de Montréal et les apôtres du tout-au-marché au sujet de la décroissance (du style « on va se déplacer en chars à boeufs et geler dans le noir »). La vraie menace, c’est celle du dérèglement climatique. La seule solution pour l’éloigner, c’est de réduire dès maintenant et de façon radicale notre consommation de ressources.
Avec Guérir du mal de l’infini, Yves-Marie Abraham, sociologue et professeur à HEC (oui, il y a des profs de gauche dans cette institution), remet les pendules à l’heure. La décroissance, ça ne veut pas dire un retour au Moyen-Âge. Ça veut simplement dire un monde plus juste et plus solidaire où, comme le dit le sous titre de l’ouvrage, nous partagerions plus, déciderions ensemble et, surtout, où nous produirions moins, afin que la planète soit encore vivable dans quelques décennies.
Yves-Marie Abraham dénonce aussi l’imposture de la technologie salvatrice — non, les autos électriques ne nous sauveront pas — et les mensonges si souvent répétés par nos dirigeant·e·s politiques, qui veulent nous laisser croire qu’on peut éviter le désastre sans repenser nos modes de vie.
À lire pour trouver des pistes d’espoir, après cet été désespérant.
Yves-Marie Abraham, Guérir du mal de l’infini, Écosociété, 2019, 280 p.