Québec, le 26 mars 2025 – Afin de réagir aux nombreux commentaires concernant le sentiment de sécurité sur les rues partagées crées par la Ville de Québec dans la dernière année, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (Compop) est allé installer des panneaux, sur la rue Saint-Olivier, des Zouaves et Saint-Gabriel) mettant de l’avant l’importance de la priorisation des piéton·ne·s et des vélos et exigeant un ralentissement de la circulation automobile. Cette action a pour objectif de réitérer un appui fort au principe des rues partagées qui doivent comprendre des aménagements structurants qui permettent d’imposer la rue partagée.

Un sentiment de sécurité qui fait défaut

Après avoir laissé un temps d’adaptation aux nouveaux projets de rues partagées dans le faubourg, force est d’admettre que le concept réfléchi par la Ville de Québec ne permet pas de répondre au sentiment de sécurité nécessaire à son implantation. De nombreux commentaires ont été récoltés à l’effet que la vitesse automobile de 20 km/h et la priorisation des piéton·ne·s et des vélos ne sont aucunement respectées par les automobilistes sur ces tronçons. Gabrielle Verret, permanente au Compop, explique : « La vision du Compop concernant la rue partagée a toujours impliquée des mesures structurantes pour assurer la sécurité et la convivialité. Si de l’éducation doit être faite auprès des automobilistes, on ne peut pas non plus compter que sur de la bonne foi ! Il faut trouver des aménagements qui permettent d’imposer un ralentissement, de donner un signal clair que l’on arrive sur une rue particulière : des effets d’entonnoirs aux intersections, un effet de « zigzag » sur les rues ou toute autre option qui obtiendrait cet objectif.Actuellement, on ne peut pas dire que les aménagements répondent à cet objectif. »

Le déneigement : un enjeu … déjà vu

N’aidant pas du tout à augmenter le sentiment de sécurité, l’enjeu du déneigement, maintenant à la charge des résident·e·s, aura contribué à augmenter l’insécurité ambiante. En effet, les zones refuges recouvertes de neige ont été inaccessibles tout l’hiver, l’accès aux résidences a posé plusieurs difficultés d’accessibilité, particulièrement pour les résident·e·s demeurant du même côté que le stationnement des voitures. Des irritants qui, selon le Comité populaire, auraient pu être évité. «Quiconque a vécu l’implantation de la rue Sainte-Claire comme rue partagée se rappelle de la saga du déneigement ! Une saga qui aura pris fin avec une consultation publique le 18 décembre 2014, spécifiquement sur le sujet du stationnement et du déneigement sur Sainte-Claire. À ce moment, la Ville avait revu sa position sur la responsabilité du déneigement. Pourquoi remet-elle en place un système qui a déjà fait l’objet d’un échec dans un projet-pilote? », questionne Marie-Ève Duchesne, également permanente au Compop. « À ce sujet, on nous répond que la machinerie pour le déneigement ne permet pas de le faire, ce que l’on nous indiquait également comme réponse pour la rue Sainte-Claire à l’époque. À ce niveau par contre, la Ville doit faire ses devoirs. On ne peut pas exiger d’un côté que les automobilistes changent leur vision concernant la rue partagée sans que la Ville fasse elle aussi son effort : elle doit changer sa vision du déneigement en incluant des rues partagées dans son aménagement. » ajoute Mme Duchesne.

L’importance des rues partagées : plus que jamais !

Loin de refroidir les ardeurs du Comité populaire qui milite depuis de nombreuses années pour un faubourg complet de rues partagées, l’organisme persiste et signe : la Ville doit continuer d’aller de l’avant avec l’implantation de rues partagées dans le faubourg. « Les derniers projets ne sont pas parfaits. Mais on espère grandement que la Ville sera à l’écoute afin d’apporter rapidement les modifications nécessaires aux projets existants, mais également, pour les prochains projets qui verront le jour. Continuer avec le statut quo reviendrait à bousiller l’acceptabilité sociale de tels projets et nous sommes persuadé·e·s que ce n’est pas une option envisagée par l’administration en place. Devant l’ampleur des enjeux de mobilité et climatiques qui nous guettent, les rues partagées se doivent d’être, dès leurs premiers balbutiements, des espaces sécuritaires et conviviaux » affirme Mme Verret.

Des améliorations souhaitées rapidement pour les rues partagées