Crédit photo : Anthony Cadoret

(La rédaction). Le 21 avril dernier a eu lieu la Grande manifestation pour le Jour de la Terre. Cette année encore, des milliers de personnes étaient dans la rue pour réclamer la sortie urgente des énergies fossiles, le réinvestissement massif dans le filet social et une transition juste pour les communautés et les travailleurs et travailleuses. Par l’organisation de cette manifestation d’ampleur, la Coalition régionale justice climatique et sociale réitère l’urgence d’agir et maintient la pression pour forcer les différents paliers de gouvernement à agir rapidement et radicalement.

Des conséquences de plus en plus importantes ici et maintenant

Le mois de mars est devenu le 10e mois consécutif à battre un record mondial de chaleur. Selon l’observatoire Copernicus, la température globale a augmenté de 1.58 degré par rapport à l’ère industrielle alors que le GIEC nous exhortait à ne pas dépasser le 1.5 degré. Bref, la situation climatique est extrêmement alarmante.

« Cet été, des gens ont été évacués de leur maison à cause des feux ou des inondations. Bien que la plupart aient pu retrouver leur maison, plusieurs sont encore à la rue faute d’avoir pu trouver un nouveau logement. Les inondations ont également eu un impact direct sur le prix des aliments suite aux récoltes décimées. On constate que de plus en plus de ménages peinent à manger à leur faim. On a besoin d’un gouvernement qui soutient le monde, pas d’un gouvernement qui donne des millions à des équipes de hockey, à des industries telles que Northvolt ou qui ferme les yeux sur les pires pollueurs comme la Fonderie Horne ou Glencore à Québec, » dénonce Naélie Bouchard- Sylvain du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12).

Il est plus qu’urgent d’agir et d’accélérer la transition

La crise environnementale est la conséquence de notre dépendance aux énergies fossiles et à la croissance infinie que suppose notre système économique alors que les ressources, elles, sont limitées. Il faudra tôt ou tard revoir notre façon de produire et de consommer. Plus on tarde à entamer la transition écologique qui s’impose, plus on devra vivre avec les conséquences. « Il est temps de reconnaître notre profonde dépendance à la qualité des relations que l'on entretient avec le vivant et de cesser de laisser les contraintes idéologiques du capitalisme nous y empêcher, » résume Alexis Smith de l’Association des étudiants et étudiantes en sciences sociales de l’Université Laval (AÉSS).

Une transition qui s’assure que personne ne reste derrière

Les changements climatiques ont un impact significatif sur l’économie et l’emploi (notamment!). D’une part parce qu’ils amènent des changements dans l’environnement qui ont et vont continuer d’avoir un impact sur les écosystèmes dont dépendent plusieurs secteurs (que l’on pense à la forêt par exemple), mais aussi parce que pour les combattre il faudra que notre économie fasse une transition vers des manières de produire et fonctionner qui ne sont pas dommageables pour l’environnement. Contrairement à ce que certains semblent penser, il ne s’agit pas de repeindre en vert notre économie et notre mode de vie, mais de le changer en profondeur. Par exemple, il ne s’agit pas seulement de remplacer la flotte de voitures à essence par une flotte de voitures électriques pour se sortir d’affaire.

« Qu'on le veuille ou non, il y aura une transition économique et écologique, une transition verte. Nous savons d'expérience le risque que l›on prend si on laisse cette transition entre les mains des seuls patrons ou des gouvernements. Il y a fort à parier que ce soit « trop peu, trop tard » et que ça se fasse sur le dos des salariés et des communautés directement concernées. La transition va forcément impacter les travailleurs et travailleuses. Il faut que l’on soit présent·e·s pour s’assurer que la transition soit juste et qu’elle ne laisse personne derrière ! » explique François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Le 27 septembre prochain, on soulignera l’anniversaire des 5 ans des grandes manifestations historiques qui ont réuni plus d’un demi-million dans les rues pour la protection de la planète. La Coalition régionale justice climatique et sociale prévoit déjà un prochain rendez-vous de mobilisation à cette date afin de ne pas lâcher la pression. Le temps presse!

Grande manifestation régionale pour le Jour de la Terre