Par Fabien Abitbol

Quelle est la différence entre le vandalisme et la liberté ar- tistique? Les choses changent au fil du temps...

« Vous êtes pas écoeurés de mourir, bande de caves? C’est assez! ». Cette phrase est gravée dans le béton d’un édi- fice du Faubourg, à savoir le Grand Théâtre. Et ce depuis cinquante ans puisque l’inauguration remonte à 1971. À l’époque, cela avait choqué, au point que 8000 signatures avaient été récoltées à travers le Québec dans une pétition contre cette inscription. On était avant Internet, donc re- cueillir des signatures était un peu plus laborieux.

Ce qui à l’époque relevait du scandale était une phrase du poète montréalais Claude Péloquin, auteur (entre autres) des paroles de Lindberg deux ans plus tôt. C’est pourtant Jordi Bonet, auteur de la fresque « Mort, Espace, Liberté » qui avait voulu inclure ce cri dans son œuvre.

Que se passerait-il de nos jours si quelqu’un écrivait (ou gravait) une telle phrase à Québec? S’agit-il de vandalisme ou d’art? La réponse est « simple » dans les règlements de la Ville de Québec: si ce n’est pas voulu par le propriétaire, c’est du vandalisme. Et si ça fait plus de deux mètres de haut il faut faire des démarches auprès de la Ville.

Votre mur (ou votre porte) est en fait au propriétaire. Donc si vous êtes locataire, que ce soit pour ajouter ou effacer quelque chose, il vous faut en théorie l’autorisation du propriétaire.

Si vous désirez enlever un graffiti vous pouvez (comme chaque année depuis 2015) voir auprès de la Quincaillerie Saint-Jean-Baptiste pour emprunter une trousse de net- toyage. Une caution vous sera demandée, et rendue à resti- tution du matériel. Mais par précaution vous pouvez joindre le chantier Graff’Cité aux heures de bureau en composant le 418 524-2345. Des conseils appropriés à votre cas vous seront fournis, ce qui est plus compliqué à la quincaillerie avec les restrictions COVID et l’afflux estival lié aux démé- nagements. Les services de Graff’Cité sont « gratuits » dans le sens où le Carrefour jeunesse emploi Capitale-Nationale reçoit chaque année une dotation financière qui provient du compte de taxes des propriétaires.

Si vous souhaitez réaliser une œuvre, avec les mots-clés « Ville Québec graffitis » vous trouverez différents renseignements sur le site Internet de la Ville, mais aussi, tout en bas, bien discrètement, un renvoi sur une autre rubrique, celle des programmes et des subventions possibles au cas où vous auriez un projet de murale.

 

L’art et la manière