- Accueil
- À Propos
- Journal l'Infobourg
- Campagnes
- Rue Saint-Jean
- Urgence d'occuper !
- 30 km/h dans le Faubourg Saint-Jean-Baptiste
- Rues partagées
- Patro Saint-Vincent-de-Paul
- Tourisme et Airbnb
- Coopérative d'habitation La Contrescarpe
- (Archives) Rues partagées : rue Sainte-Claire
- (Archives) Boucherie Bégin
- (Archives) Coopérative La face cachée
- (Archives) Défendons nos logements sociaux
- (Archives) Pédaler dans le quartier
- (Archives) Circulation de transit D'Aiguillon
- (Archives) Coop l'Escalier
- Nouvelles
- Soutien aux initiatives
- Documentation
Par Anne-Sophie Trottier
Au mois de mai dernier, une tempête solaire particulièrement intense a permis la création d’aurores boréales magnifiques, observables même en milieu urbain. Contre toute attente, les aurores étaient visibles depuis le quartier Saint-Jean-Baptiste. Or, celles et ceux qui ont voulu les admirer ont été freiné·e·s par l’éclairage de l’édifice Marie-Guyart (communément appelé Complexe G) et du Delta. Les deux gratte-ciel, dont les lumières sont allumées jusqu’aux petites heures, ont pollué la voûte céleste au point où la lumière dansante des aurores se perdait à travers celle des néons.
Cet incident met de l’avant l’enjeu bien réel de la privation de la beauté du ciel nocturne pour les résident·e·s du quartier, et surtout l’important gaspillage de ressources.
Le problème est connu des gens du coin depuis longtemps : même en pleine pandémie, les lumières du Delta et du Complexe G étaient allumées la nuit.
Cela est d’autant plus fâchant quand on sait que le Complexe G abrite divers ministères du Gouvernement du Québec, dont, ironiquement, celui de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Les lumières allumées la nuit dans le Delta sont aussi le fruit d’un ministère, cette fois celui des Transports.
Cette politique d’éclairage entre en contradiction directe avec les consignes énergétiques émises par le gouvernement du Québec.
En avril 2024, le ministre Pierre Fitzgibbon déclarait au magazine L’actualité que « [l]es gens n’aiment pas se faire dire qu’ils vont devoir démarrer le lave-vaisselle à 2 h du matin, mais c’est la réalité* ». Hydro-Québec mettra en place de plus en plus de mesures de contrôle pour cibler la consommation domestique d’électricité dans les prochaines années. Dès 2026, une modulation tarifaire entrera en vigueur pour inciter à la diminution de la consommation de l’électricité en période de pointe.
Difficile d’expliquer comment le Gouvernement peut d’une part demander aux citoyen·ne·s de démarrer leur lave-vaisselle en pleine nuit pour économiser de l’énergie, et d’autre part gaspiller bon nombre de kw/h pour éclairer des bureaux vides de leurs fonctionnaires.
Par souci de cohérence et de respect des citoyen-ne·s vivant en milieu urbain, il serait urgent de changer la politique d’éclairage des bâtiments qui abritent les différents ministères du Gouvernement du Québec. Qui sait, si un jour les choses changent, les résident·e·s du faubourg pourraient mieux distinguer les étoiles le soir venu… ou, plus réalistement, sentir que les fonds publics sont administrés de façon plus responsable.
* Guillaume Bourgault-Côté, « L’énergie du ministre Pierre Fitzgibbon », L’actualité, 3 avril 2024, https://lactualite.com/politique/lenergie-du-ministre-pierre-fitzgibbon