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Par Anthony Cadoret
Dans les derniers mois, des bornes de recharge pour véhicules électriques sont soudainement apparues à Québec et à la grande surprise de plusieurs, certaines se trouvent sur les trottoirs, faisant obstacle aux piétonnes et aux piétons. La Ville de Québec est loin d’avoir effectué les transformations nécessaires à l’arrivée de la voiture électrique. Ces transformations seront particulièrement importantes dans les quartiers centraux où un grand nombre de personnes se stationnent sur la voie publique. L’implantation de milliers de bornes aura un impact important sur le partage de l’espace dans la rue. Bien que l’électrification des transports s’inscrit dans la transition écologique, on a vu l’installation de bornes de recharge électriques sur le trottoir, faisant obstacle à la marche et donc à la mobilité durable, et dans des espaces verts ou qui auraient pu être verdis. C’est important d’en discuter maintenant, car les voitures électriques commencent à faire leur place et il y a déjà des personnes qui branchent leur voiture, stationnée dans la rue, sur le mur de leur bâtiment dans Saint-Jean- Baptiste, encombrant le trottoir de fils électriques.
Une ville verte et accessible pour tout le monde
Les bornes de recharge s’ajoutent à de nombreux obstacles déjà présents sur les trottoirs. Or, ces trottoirs sont utilisés par une diversité de personnes, dont des parents avec une poussette ou des personnes à mobilité réduite pour qui les obstacles sont déjà trop nombreux. Les trottoirs de Saint-Jean-Baptiste ne sont pas assez larges, ils sont brisés à de nombreux endroits et ils sont parsemés de poteaux d’Hydro qui rendent la circulation difficile pour les personnes qui ont une contrainte. Très pentu, on pourrait penser que le quartier Saint-Jean-Baptiste n’est pas la place pour les personnes à mobilité réduite. Or, ce serait exclure les familles qui ont des poussettes, les personnes vieillissantes pour qui déménager n’est plus une option ou même toute personne en situation de handicap, permanente ou temporaire. Si l’on ne veut pas que ces personnes soient prisonnières de leur maison, nous avons le devoir de redoubler d’efforts pour rendre notre quartier accessible et inclusif. Les bornes de recharge pour véhicules électriques, en empiétant sur les espaces piétons, risquent de sacrifier une part de sécurité et de convivialité au profit de la voiture. Si la mobilité active est si difficile actuellement, c’est en raison de l’automobile, car elle rend la marche désagréable et le vélo dangereux. La transition énergétique ne doit pas nous enfoncer dans cette dynamique nuisible. Les bornes ne doivent pas non plus s’implanter dans des espaces verts. Il serait contre-productif de perdre des espaces verts au profit de l’automobile, surtout dans Saint-Jean-Baptiste où ces espaces manquent gravement.
La mobilité durable avant l’automobile
Notre quartier a besoin d’aménagements sécuritaires pour les piétonnes et les piétons, des rues partagées, de grands trottoirs et plus d’espaces verts, pas moins. Ainsi, la Ville doit installer ses bornes de recharge dans des espaces actuellement dédiés aux voitures, pas dans les espaces réservés à la marche ou au vélo, ni dans des espaces verts. De plus, la Ville doit agir vite si elle ne veut pas voir se multiplier les cas de personnes traversant des fils sur les trottoirs pour charger leur véhicule et du même coup rajouter des obstacles à la marche. L’installation des bornes de recharge ne doit pas nous enfoncer encore plus dans l’hégémonie du tout à l’auto. Au contraire, il faut relever une fois de plus les investissements démesurés que nécessite l’automobile dans notre société et mettre la mobilité durable en premier plan.