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Par Yvon Boisclair
Dans le passé, il m’est arrivé de perdre l’usage de mes jambes : je m’affaissais sur le sol, incapable de me relever. Aussi, je me suis équipé d’un bracelet d’alerte. Une fois au sol, j’appuie sur ce bracelet. À ce moment, il émet un signal qui est relayé à une centrale grâce à un appareil que j’ai chez moi. À la centrale, ils ont le nom et le numéro de téléphone de trois amis dans ma coopérative d’habitation. Ceux-ci pénètrent chez moi avec une clef que je leur ai confiée et ensemble nous attendons l’ambulance. J’ai eu à m’en servir quelques fois et je le porte encore.
J’ai 72 ans, je vis seul en appartement. J’ai des problèmes de santé physique et mentale.
Suite à une recommandation d’une ergothérapeute, ma coop m’a fait installer gratuitement des barres de soutiendans mon bain, pour m’éviter des chutes.
J’ai une amie qui, pour presque rien, vient faire mon ménage et mon lavage une fois par semaine. C’est une véritable psychothérapie. D’autres font mon épicerie quand je suis incapable de marcher.
À cause de mon problème de santé mentale, j’ai besoin d’aide dans la gestion de mon budget. Là encore, je reçois l’aide d’un ami.
Pour mes rendez-vous médicaux, j’utilise les services de l’Entraide du Faubourg. Ils ont des bénévoles comme chauffeur·euse·s, de telle sorte que le transport coûte peu par rapport au taxi.
Le CLSC fournit les soins médicaux dont j’ai besoin. Ma pharmacie, par ses professionnel·le·s et son service de livraison, complète le tableau des services professionnels que je reçois.
Quand j’ai besoin de sortir, j’ai mes endroits de prédilection : Librairie Saint-Jean Baptiste, Cantook et le Fou Bar.
J’ai des relations quotidiennes avec ma famille et j’ai une copine avec qui je chemine depuis plus de trente ans.
À la maison, j’ai mon psychiatre ; il est gris rayé de noir, quatre pattes une queue, de belles moustaches. Il miaule en dernier recours, car il utilise surtout ses pattes pour attirer mon attention.
C’est grâce à cette communauté que je ne suis pas dans une résidence pour personnes âgées. Merci à tou·te·s.