Par la rédaction

L’Association pour la défense des droits sociaux Québec métropolitain (ADDSQM) a tenu un rassemblement devant l’Assemblée nationale du Québec, le 6 juin dernier, pour dénoncer l’inaction du gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté, notamment dans le dossier de l’aide sociale.

Des militant·e·s de l’ADDSQM, des citoyen·ne·s et plusieurs groupes communautaires alliés étaient présent·e·s à l’événement. Le groupe, qui défend les droits des personnes assistées sociales de la région de Québec, dénonce notamment l’inaction de la ministre de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau, qui avait promis une réforme de l’aide sociale en cours d’année. Force est de constater que cette réforme sera encore repoussée aux calendes grecques. « Nous avons rencontré de bonne foi la ministre à deux reprises au cours des dernières années. Lors de ces rencontres, elle reconnaissait que la loi était trop punitive et méritait une réforme. Cependant, on attend encore. Les député·e·s partent en vacances avec leur hausse de salaire pendant que la situation des personnes assistées sociales empire face à la crise du coût de la vie et du logement », explique Laurent Lévesque, militant à l’ADDSQM.

Les militant·e·s de l’ADDSQM ont porté deux campagnes cette année concernant des mesures punitives qu’ils et elles souhaitent voir disparaître lors du dépôt de la réforme : les dettes à l’aide sociale envers le ministère et les gains de travail permis à l’aide sociale. Dans le cas des dettes, la situation s’est empirée en cours d’année. En effet, les taux d’intérêt ont augmenté à 10 %, piégeant de plus en plus de prestataires dans des situations difficiles et parfois insolubles. La situation est terrible surtout lorsque l’on sait que la majorité des dettes, censées punir les supposé·e·s fraudeur·se·s, sont dues à des erreurs de bonne foi face à la complexité de la loi. « Pour les prestataires qui ont des dettes envers le ministère, l’été ne sera pas rose. Pendant que les élu·e·s se votent des augmentations historiques de 30 %, les personnes assistées sociales voient le taux d’intérêt imposé par ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale augmenter », s’indigne Émile Parenteau, militant stagiaire à l’ADDSQM.

Sur le plan des gains de travail, nous avons pu voir se dessiner ce printemps une trajectoire peu encourageante avec la sortie du budget Girard. Nous y apprenions que les personnes assistées sociales pourraient garder 10 % de leurs gains de travail au-delà des 200 $ permis. Cette proposition, la seule concernant l’aide sociale, est insultante. Qui accepterait de garder seulement 10 % de son salaire ? Les militant·e·s de l’ADDSQM s’inquiètent de cette proposition, qui n’indique rien de bon pour la suite des choses, et se questionnent sur la bonne foi de la ministre responsable du dossier.

Pour une réforme de l'aide sociale punchée