Par Marie-Ève Duchesne

La rue Saint-Jean est au cœur de notre quartier. Les commerces qui s’y trouvent, les institutions qu’elle comporte, les résident·e·s qui l’empruntent au quotidien, les touristes qui la fréquentent et les automobiles qui y transitent lui donnent un caractère particulier, au cœur de la vie de notre quartier. Mais, depuis plusieurs années, le Compop reçoit des commentaires sur la présence d’irritants majeurs sur cette rue. Le manque d’espace pour les transports actifs, la vitesse automobile et le manque d’aménagements sécuritaires ne sont que quelques exemples d’éléments sur lesquels il faudrait agir pour améliorer la qualité de vie des résident·e·s préoccupé·e·s par l’aménagement urbain du quartier.

Cette artère cruciale pour le quartier possède, en effet, plusieurs enjeux et défis qui font en sorte qu’elle ne peut pas être traitée comme les autres projets de rues partagées. C’est donc dans une volonté de réfléchir aux aménagements structurants possibles dans le contexte particulier de la rue Saint-Jean que s’inscrit cette campagne.

C’est pourquoi en octobre 2023, l’Assemblée générale du Compop a décidé de mener une nouvelle campagne locale autour de la sécurité piétonnière et à vélo, ainsi que de l’apaisement de la circulation sur la rue Saint-Jean. Fort de ce mandat voté à l’unanimité par les membres présent·e·s, le comité Aménagement urbain travaille actuellement à organiser ladite campagne, dont le lancement officiel devrait avoir lieu d’ici les vacances estivales.

Une rue pensée pour l’automobile

Si ce comité est toujours à élaborer les pistes de solutions à explorer pour cette rue, il n’en demeure pas moins que plusieurs défis ont déjà été identifiés. On le sait depuis longtemps, la rue Saint-Jean est une voie de transit automobile importante dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. En plus des résident·e·s qui y circulent en véhicule motorisé ou des livraisons essentielles pour les commerces qui ont pignon sur rue, on y trouve bon nombre de travailleur·se·s qui l’empruntent pour venir y travailler ou pour rejoindre la colline Parlementaire. Et que dire de la présence accrue des touristes quand vient l’été ou de la présence des festivals tout au long de la belle saison. Pour traverser le quartier, la rue Saint-Jean est la voie privilégiée.

Plus qu’un chemin privilégié, plusieurs automobilistes y circulent afin de contourner l’affluence du trafic sur la colline et transitent à travers le quartier par cette voie. Ce transit automobile vient augmenter la présence de l’automobile dans le quartier, particulièrement aux heures de pointe. De plus, sa configuration très linéaire et sa largeur favorisent la vitesse automobile. Rappelons que cette rue est actuellement à 40 km/h, sauf pour la section tout près de l’école Saint-Jean-Baptiste, limitée à 30 km/h. Et encore cette limite n’est qu’aux heures scolaires, donc entre autres elle n’est hélas pas valable l’été ou les fins de semaine ou la nuit.

Un déficit pour les transports actifs

Étant donné que la circulation automobile demeure prioritaire sur cette artère du quartier, on ne s’étonnera pas que les infrastructures facilitant les transports actifs y soient désuètes, voire absentes, et que l’état des trottoirs laisse à désirer.

Dans les obstacles nommés pour les personnes qui marchent le quartier, l’étroitesse des trottoirs à certains endroits sur la rue Saint-Jean (alors que sa largeur pourrait permettre autre chose) ainsi que leur mauvais état (bris et trous) sont régulièrement ramenés. Ajoutons à ces problèmes, les nombreux encombrements possibles comme les poteaux électriques ou les poubelles lors du ramassage. On convient alors que marcher sur Saint-Jean n’est pas toujours une chose facile. S’il faut en plus devoir se déplacer avec un déambulateur ou une poussette, la liste des obstacles s’allonge.

Et que dire des déplacements à vélo ! S’il y a une infrastructure plus que manquante sur la rue Saint-Jean, c’est bien la piste ou bande cyclable. Depuis très longtemps, le faubourg attend sa part du véloboulevard, qui n’a jamais abouti dans le quartier. Tel que mentionné dans le point précédent, avec la présence importante de l’automobile ou des camions de livraison, il devient très difficile de circuler à vélo sur Saint-Jean et de s’y sentir en sécurité. Et cette réalité vient compliquer l’utilisation des trottoirs qui servent de zones tampons pour de multiples usages, rendant parfois la cohabitation plus difficile.

Une campagne officiellement lancée prochainement

La campagne menée par le Comité populaire et son comité Aménagement urbain sera lancée dans les prochaines semaines. Plusieurs actions seront à l’ordre du jour pour la faire vivre. Intéressé·e par la suite des choses ? Il suffit de rester à l’affût en consultant régulièrement la page Facebook du Compop (@CompopSJB). Il est également toujours possible de devenir membre : www.compop.net/node/14

Pour une rue Saint-Jean à échelle humaine