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(La rédaction) Le Bureau d’animation et information logement (BAIL) attendait avec impa- tience la publication de la stratégie municipale sur les maisons de chambres, annoncée le 30 mars dernier. Tout en soulignant l’avancée que représente la mise en place à Qué- bec d’une stratégie concertée sur le maintien et le développement du parc de maisons de chambres, le BAIL émet certains bémols sur son contenu. Le BAIL aurait souhaité l’ajout de pistes d’action plus audacieuses sur les enjeux de maintien et de salubrité des maisons de chambres.
Pour en finir avec les évictions illégales et les fermetures
Ces dernières années, le BAIL a constaté, via son service d’information sur les droits des locataires, la fermeture ou le changement de vocation de plusieurs maisons de chambres situées dans les quartiers centraux de Québec. « C’est un enjeu central actuellement dans les quartiers en gentrification : il faut s’assurer que les maisons de chambres actuelles de- meurent des maisons de chambres et il faut s’assurer qu’elles demeurent abordables », af- firme Jonathan Carmichael, organisateur communautaire au BAIL.
La stratégie présentée ne s’attaque pas suffisamment à cette problématique. Le BAIL aurait souhaité qu’une mesure permanente de protection de l’usage de maisons de chambres soit déjà annoncée. De plus, il aurait été intéressant d’y voir des pistes d’action concernant les «réno-évictions», un phénomène de plus en plus présent à Québec et qui a contribué à l’éviction de plusieurs dizaines de chambreur·se·s en 2019 et 2020.
Pour le droit à une chambre salubre
De plus, le BAIL déplore la logique pernicieuse qui est présente dans la Stratégie concer- nant les problématiques d’insalubrité dans les maisons de chambres. S’il partage le constat fait sur l’ampleur des problèmes, il est en désaccord avec l’analyse qui prétend qu’il faut agir avec doigté pour éviter les fermetures de maisons de chambres.
« Il est inacceptable que des locataires à Québec vivent dans des chambres qui sont infes- tées de vermine, qui sont insalubres et qui mettent en danger leur sécurité et leur santé », s’indigne monsieur Carmichael. « Il serait également inacceptable de céder au chantage de propriétaires qui menaceraient de mettre la clé dans la porte si on les oblige à respecter les normes minimales édictées par la Ville ». Selon le BAIL, la Ville de Québec doit utiliser tous les outils et les pouvoirs dont elle dispose pour contraindre les propriétaires immobiliers à entretenir leur immeuble.