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Par Marie-Ève Duchesne
Photo : Véronique Laflamme
Le 7 novembre dernier, le ministre des Finances de la CAQ, Éric Girard, nous présentait l’exercice de la mise à jour économique pour le Québec, ce moment annuel où les ministres révisent les finances publiques. Afin de bien mesurer l’annonce qui a été faite, voici en bref quelques réactions émises sur la mise à jour économique québécoise.
Suffisantes ou non, les sommes pour le logement social?
Annoncée en octobre dernier lors de l’entente entre Québec et Ottawa, la mise à jour économique nous présente le fameux 1,8 milliard (900 millions par palier gouvernemental). Cette somme pourrait permettre de construire 8 000 logements sociaux et abordables, dont 500 unités pour les personnes en situation d’itinérance. Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a réagi en signalant le flou autour de cette annonce. En effet, la construction de ces logements passera par le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), un programme critiqué jusqu’à maintenant pour son absence d’efficacité en matière de construction de logements sociaux. Les fonds fiscalisés (comme Fondaction) auront aussi leur part dans la construction de ces nouvelles unités, alors qu’aucun bilan sur leur efficacité réelle n’a été produit et qu’un débat collectif devrait être fait sur l’utilisation des fonds publics au secteur privé. À l’heure actuelle, on ne connaît pas la part exacte de logements sociaux à l’intérieur de ces 8 000 logements. Rappelons que les logements dits abordables ne répondent pas toujours aux besoins des ménages mal-logés.
L’annonce des 500 unités pour les personnes en situation d’itinérance a reçu un accueil assez tiède également de la part du Réseau solidarité itinérance du Québec (RSIQ). Dans un énoncé publié sur son site Internet, on peut lire : « Les sommes récurrentes annoncées, soit 15 millions de dollars pour 2023-2024 et 22 millions pour les quatre années suivantes, répondent essentiellement à des mesures d’hébergement d’urgence. De plus, sachant que l’itinérance est devenue un phénomène qui s’étend de plus en plus partout sur le territoire québécois, ces sommes sont insuffisantes pour répondre au phénomène dans toutes les régions du Québec. » Le RSIQ rappelle également sa déception quant au manque de mesures préventives et que le dernier recensement chiffrait à 10 000 le nombre de personnes en situation d’itinérance au Québec.
L’indexation : une obligation de base
Les attentes étaient également élevées du côté des personnes en situation de pauvreté et différentes organisations les représentant. Serge Petitclerc, porte- parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, explique: « Avec un taux d’indexation de 5,08 %, les prestations d’aide sociale augmenteront de 37 $ par mois à compter du 1er janvier. Rien pour améliorer le sort de personnes qui n’arrivent à couvrir que la moitié de leurs besoins de base. Le crédit d’impôt pour solidarité, pour sa part, augmentera de 59 $ par année, l’équivalent de cinq maigres dollars par mois... et seulement à compter du mois de juillet. » Toujours selon le Collectif, l’indexation des prestations et des crédits d’impôt n’est pas une mesure d’aide pour les personnes à faible revenu. Il s’agit d’une obligation légale de l’État pour que les aides versées aux personnes ne perdent pas leur valeur.
S’adapter plutôt que régler la crise climatique
Au niveau de la crise climatique et environnementale, la dernière mise à jour annonce une somme supplémentaire de près de 115 millions $ pour l’adaptation aux changements climatiques. Cet ajout supplémentaire a été salué par des organisations comme Vivre en ville. Néanmoins, ces sommes sont également jugées insuffisantes pour régler les impacts de la crise climatique. Dans son communiqué, Vivre en ville souligne ceci : « Il est par ailleurs urgent de débloquer des sommes substantielles pour soutenir des actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment en urbanisme et en transport. Si nous ne prenons pas maintenant la trajectoire nécessaire vers la carboneutralité, nous allons atteindre, dans peu de temps, un niveau de réchauffement mondial auquel aucune mesure ne nous permettra de nous adapter sur le long terme, peu importe les moyens consentis. »
La mise à jour économique fait toujours beaucoup réagir avant et après son énoncé. Les attentes sont toujours grandes, les réponses rarement satisfaisantes, d’autant plus avec les orientations politiques d’un gouvernement caquiste qui n’a que faire du filet social. Reste à voir la mobilisation sociale qui s’en suivra en vue du prochain budget au printemps 2024.