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Par Mélissa Coulombe-Leduc
Photo : Mélissa Coulombe-Leduc
Nous sommes deux fins trentenaires, professionnels, avec trois enfants. On croyait que la conciliation travail et famille était intense avant la pandémie, même si on travaille tous les deux à distance de marche et que nos enfants fréquentent des services de garde et l’école, aussi à distance de marche. On n’avait rien vu.
Les journées sont interminables
C’est à mon avis la conséquence du confinement et du télétravail en temps de pandémie. Qui plus est, nos jumeaux de 2 ans ont choisi cette période, qui coïncide certes avec le lever plus tôt du soleil, pour eux aussi se lever plus tôt. Notre journée peut donc parfois commencer dès 4 h 45. La gymnastique organisationnelle qui s’entame dès lors fait en sorte que notre travail, bien qu’essentiel, n’est pas prioritaire par rapport aux besoins des enfants. N’ayant pas de bureau, je travaille de la salle à manger (de toute manière, avec deux 2 ans, je suis mieux de rester tout près ... ). Je travaille donc à coups de 15 minutes, entre une histoire, un épisode de Passe-Partout, une collation, une couche à changer, des blocs à sortir, «Non, Charles, on ne grimpe pas dans la bibliothèque», «Henri, on ne touche pas à la télé». Depuis la réouverture des écoles, on ajoute quatre aller-retour à l’école pour aller chercher la grande. La conséquence directe est qu’il faut parfois, souvent, terminer les journées le soir. Je suis pleinement reconnaissante de la chance que nous avons tous les deux d’avoir conservé nos emplois respectifs avec la pandémie, mais à enfiler des journées de 18-19h, nous sommes épuisés.
La gestion de la bouffe
Être en confinement toute la famille ensemble, c’est 15 repas par jour à prévoir, auxquels s’ajoutent les collations des enfants. J’ai l’impression que nous sommes constamment à planifier le prochain repas. Si le prix de notre épicerie a grimpé en flèche (comme pour une majorité de familles), c’est tout de même l’occasion de cuisiner des plats qu’on ne fait jamais! Et ça nous permet aussi de nous rendre compte qu’à 8,35$ par jour / par enfant en CPE, on en a pour notre argent!
L’un des sujets de discussion matinale quotidienne de mon conjoint et moi, chaque jour: as-tu des appels prévus aujourd’hui? À quelle heure? L’objectif est de s’assurer qu’un de nous deux est disponible pour les enfants. Mais ça n’inclut pas les appels impromptus... La gymnastique entre le travail et les enfants peut parfois s’avérer complexe, d’autant plus que la séparation qui prévaut normalement entre ces deux sphères de nos vies n’existe plus.
Ajoutez à cela notre vieux chat nouvellement diabétique que l’on doit piquer deux fois par jour. Le statut des colis qu’on attend et qu’on surveille plusieurs fois par jour. Le rendez-vous chez l’ORL pour le « plus jeune ». La corde à sauter qu’on doit aller chercher pour la grande qui recommence l’école et qui doit apporter ses propres jeux. La gestion du temps d’écran. La planification des vacances (pour les optimistes).
La situation amène aussi son lot d’éléments positifs. Les gens sont en très grande majorité compréhensifs à l’égard des parents de jeunes enfants. Et je trouve que nous sommes aussi plus indulgents et indulgentes envers nous-mêmes. Il y a tout de même un peu de douceur qui émane de tout ça.