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Par Marie-Ève Duchesne
Visuel : FRAPRU
C’est le 17 septembre dernier que l’on apprenait qu’une en- tente était enfin signée entre le fédéral et le provincial dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement. Cette en- tente, attendue depuis trois ans, vient confirmer l’investis- sement de sommes du fédéral de l’ordre de 1,8 milliards sur dix ans pour le Québec. Le provincial devrait lui aussi fournir un engagement financier du même ordre. Rappelons que la Stratégie nationale sur le logement avait été annoncée le 22 novembre 2017 et prévoyait des investissements du fédéral et des provinces de l’ordre de 55 milliards sur dix ans pour le logement abordable, dans l’ensemble du Canada.
Les détails de cette entente
La contribution financière du gouvernement fédéral dans cette entente se répartit dans trois volets :
1) Le volet «Priorités du Québec» permettra au Québec de financer des projets en fonction de ses priorités, y compris l’accessibilité, les réparations et la construction de logements abordables (un peu plus de 272 millions de dollars).
2) Le volet «Initiative canadienne de logement communautaire» vise notamment à préserver et régénérer le parc de logements sociaux conjoints dont les ententes de finance- ment avec le gouvernement fédéral prennent fin entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2028 (1,12 milliard de dollars).
3) Le volet « Allocation canadienne pour le logement » représente une aide directe à la personne qui permettra de bonifier le programme Allocation-logement de la Société d’habitation du Québec (SHQ) (un peu plus de 454 millions de dollars).
Trop peu du fédéral
Pour le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), cette entente est une déception avec le peu de sommes fédérales consacrées sur dix ans au développement de nouveaux logements publics, coopératifs et sans but lucratif. « Au mieux, c’est un potentiel de 272 millions de dollars sur 10 ans du fédéral, dont 38millions pour la prochaine année. C’est moins que ce que le Québec recevait sous les Conservateurs », souligne Véronique Laflamme, leur porte-parole. Cette dernière rappelle que de 2014 à 2019, les investissements fédéraux pour le logement abordable étaient de 57,7 millions de dollars annuellement pour le Québec. «Le ministre fédéral responsable du logement, Ahmed Hussen, a affirmé que l’entente va permettre à un plus grand nombre de Québécois et de Québécoises de se loger décemment, mais c’est de la poudre aux yeux», se désole Mme Laflamme.
Autant d’inquiétudes face à Québec
Plusieurs questions restent toutefois sans réponse et cer- taines craintes laissent présager le pire. Tout d’abord, la grande majorité des sommes investies par Québec sont prévues à partir de 2023-2024, après les prochaines élections provinciales. Pourquoi attendre aussi longtemps avant d’in- vestir dans le contexte actuel ?
De plus, selon la ministre provinciale responsable de l’Habitation, Andrée Laforest, l’entente permettrait notamment de construire entre 2800 et 4000 nouveaux appartements pour la totalité de l’entente (dix ans). En comparaison, la Ville de Québec prévoit avoir besoin de 1629 logements sociaux en cinq ans pour réaliser les objectifs de sa politique d’habitation. En effet, la Ville de Québec prévoyait construire 23 00 logements sociaux en cinq ans en périphérie de son Réseau structurant de transport en commun. Bien qu’ayant déjà certaines unités en banque (671 exactement), d’autres investissements seront nécessaires pour y arriver.
Dans un contexte de multiples crises, il est primordial que le gouvernement du Québec ne se contente pas d’investir dans plusieurs années et investisse des sommes dès main- tenant pour répondre à tous les besoins des ménages locataires. Un vaste chantier pour le logement social devrait être lancé dans les plus brefs délais pour éviter que la crise du logement actuelle ne perdure ou ne s’aggrave, d’autant plus dans un contexte de pandémie et de changements climatiques. L’urgence pour le droit au logement n’est plus à démontrer.