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Crédit photo: Anthony Cadoret
Par Anthony Cadoret
La consultation du mois de juin sur les stationnements dans Saint-Jean-Baptiste nous aura confirmé que la pénurie de stationnements, qu’elle soit réelle ou perçue, cause beaucoup de frustrations dans le quartier. Cette frustration est souvent dirigée contre les projets de rues partagées, pour lesquels des cases de stationnement sont retirées, notamment pour planter des arbres. Pourtant, il existe des solutions pour éliminer la pénurie de stationnements tout en permettant de poursuivre le verdissement du quartier, avec moins d’opposition.
Actuellement, même lorsqu’elles ont une vignette, plusieurs personnes craignent de ne pas pouvoir se trouver un stationnement en arrivant dans le quartier. Cette frustration est compréhensible. Imaginez-vous payer un billet pour un spectacle, arriver à la salle et découvrir qu’il n’y a pas de place. Ce serait fâchant, bien plus que de s’être abstenu d’y assister parce que c’était trop cher ou de s’être pris trop tard et de constater qu’il n’y a plus de places disponibles au moment où vous vouliez acheter vos billets. Dans cette dernière situation, vous auriez eu le temps de choisir un plan alternatif pour la soirée ou un autre spectacle.
Dans le même sens, la pénurie de stationnements suscite une forte opposition aux rues partagées, car ces projets engendrent le retrait de stationnements sur rue. Cette frustration nuit à l’acceptabilité des projets de rues partagées et devient un obstacle au verdissement du quartier. Pourtant, les rues partagées ont un impact limité sur le nombre de stationnements disponibles. Quelques dizaines de cases de stationnement de plus ou de moins ne feront pas une grande différence sur l’accès au stationnement.
La Ville dispose de deux grands leviers pour éviter une pénurie de stationnements : le prix des vignettes et le nombre de vignettes accessibles. Le premier est une mesure basée sur l’offre et la demande. En augmentant le prix des vignettes, certaines personnes feront d’autres choix, tout simplement. Ensuite, on peut atténuer les hausses de prix en limitant l’accès à une vignette seulement par logement ou en limitant le nombre total de vignettes disponibles. Il faut savoir qu’en ce moment, il y a environ 1 750 vignettes vendues pour 1 275 stationnements sur rue, et un peu plus de 200 logements ont deux vignettes et plus.
Réinvestir le revenu des stationnements dans le quartier
Si l’on choisit la voie de l’augmentation du prix des vignettes pour réduire la pénurie de stationnements, il y aura sans doute de l’opposition. Dans cette situation, le spécialiste américain des politiques de stationnements, Donald Shoup, fait la promotion du concept des « parking benefit districts ». Concrètement, il propose que l’augmentation des tarifs des stationnements soit redistribuée directement dans la communauté sous forme de services à la population. Shoup propose, par exemple, de donner le transport en commun gratuit aux quartiers qui font le choix de tarifer le stationnement de façon à éviter une pénurie. Cette idée est intéressante si l’on veut compenser une réduction de l’accès au stationnement par une augmentation de l’accès au transport en commun.
Augmenter le nombre de stationnements : une fausse bonne idée
Dans un contexte de pénurie, on peut être tenté d’augmenter le nombre de stationnements, mais cette solution est une fuite vers l’avant pour les mêmes raisons qu’élargir les autoroutes n’élimine pas le trafic à long terme. Lorsqu’on élargit une autoroute, plus de personnes s’installent plus loin ou s’achètent une auto, sachant que la voie est libre. Le trafic revient alors rapidement. Si l’on augmente le nombre de stationnements dans Saint-Jean-Baptiste, il y aura tout simplement plus d’automobilistes qui s’installeront dans le quartier et de personnes qui s’achèteront une voiture. Finalement, la pénurie reviendra au bout de quelques années.
Bref, dans les derniers mois, on a vu beaucoup d’opposition aux rues partagées, dont l’objectif est pourtant de verdir le quartier, qui est celui avec le moins d’arbres à Québec. Maintenant, en éliminant la pénurie de stationnements, je suis convaincu qu’on pourra créer une plus grande adhésion aux rues partagées et poursuivre le verdissement du quartier Saint-Jean-Baptiste.