Par Pascaline Lamare

Texte inspiré d’une parution dans Le Bourdon du Faubourg, le 5 juin 2024

Le 3 juin, un atelier a réuni près de 200 personnes au Centre communautaire Lucien-Borne et en ligne. Pour les personnes qui y ont participé, ce fut l’occasion d’échanger de manière franche et constructive sur le problème du stationnement, d’un point de vue réglementaire (et non de l’aménagement), en vue d’élaborer la Politique de stationnement et nourrir les réflexions sur ses implications locales.

Après avoir présenté différentes questions et données factuelles sur le stationnement sur rue et hors rue, les participant·e·s ont pu échanger dans le cadre d’ateliers et proposer leurs solutions quant à cet enjeu qui est régulièrement vécu comme une frustration pour les résident·e·s du faubourg Saint-Jean.

 

Des faits saillants

Rappelant les quatre variables sur lesquelles la Ville peut agir pour réguler l’offre et la demande en matière de stationnement - l’espace alloué au stationnement, le moment et sa durée, sa tarification et le contrôle qui en est fait -, la Ville a présenté un grand nombre de faits saillants permettant d’orienter les discussions. Le quartier est marqué par un faible taux de motorisation (on compte 0,53 véhicule par ménage, comparativement à 1,28 à l’échelle de la ville). Aussi, 23 % de ses ménages sont abonnés au service Communauto (le plus fort taux de pénétration à Québec). L’entreprise d’autopartage offre huit stations dans le faubourg pour 25 véhicules. Selon les données de la SAAQ, on recense 2 766 véhicules immatriculés dans le quartier, dont 1 881 immatriculés dans les zones 1 et 2.

Par ailleurs, les habitudes en mobilité durable sont bien ancrées dans le quotidien du quartier, puisque 51,8 % des déplacements des résident·e·s sont des déplacements actifs, et seulement 28,8 % de tous les déplacements sont réalisés en automobile (conducteur·rice ou passager·ère). La Ville relève également un phénomène de « véhicules au bois dormant », où certains véhicules munis de permis de stationnement restent au même endroit pendant de longues périodes sans être utilisés, un phénomène accentué par le télétravail. On observe également l’impact de la colline Parlementaire, qui draine énormément de trafic. Près de 4 200 véhicules y sont attirés en heure de pointe le matin, pour un total de plus de 7 200 véhicules sur 24 h. Et ces véhicules trouvent des places pour se stationner.

 

Stationnement sur rue

On recense près de 1 275 espaces de stationnement sur rue dans les zones 1 et 2 et la Ville a vendu cette année 1 747 permis de stationnement sur rue pour les zones 1 et 2 (zones sans limite de permis par adresse). Parmi ces permis, 1 641 ont été remis à des résident·e·s et 106 à des commerçant·e·s. On compte 8 % d’espaces de stationnement tarifés à l’heure (parcomètres) et 30 % des adresses des zones 1 et 2 bénéficient d’au moins un permis de stationnement sur rue. Ceci inclut 1 300 adresses qui possèdent une seule vignette et 216 qui en détiennent deux ou plus (pour 231 véhicules). Enfin, 48 % des bordures de rue du faubourg (zones 1 et 2) sont réglementées en stationnement ou arrêt interdit.

La majorité des participant·e·s se sont prononcé·e·s en faveur de prioriser les résident·e·s en ce qui a trait au stationnement sur rue, que ce soit par l’émission d’un nombre adéquat de vignettes (et qu’advenant des places restantes, elles ne soient proposées que dans le cadre d’un 2e tour), par une amplitude horaire correspondant à leurs habitudes de vie et de travail, par l’interdiction de stationner pour les non-résident·e·s ou en tenant compte de l’impact des grands événements. Cette priorisation doit s’accompagner d’un meilleur contrôle dans les rues du faubourg.

En ce qui a trait à la mobilité durable, des citoyen·e·s ont proposé que l’on offre des supports à vélo sécuritaires tout au long de l’année et que l’on favorise l’autopartage (en augmentant les espaces de stationnement, en subventionnant des espaces commerciaux pour qu’ils accueillent des voitures Communauto et en prévoyant la possibilité de stationner sur rue). Il a également été mentionné qu’il est difficile de convaincre les automobilistes de se départir de leur voiture tant que le service de transport en commun ne s'améliorera pas ou ne sera pas plus abordable financièrement. Il est important aussi de tenir compte de la distance de marche pour rejoindre un stationnement d’autopartage ou une option de transport en commun. Enfin, il a été demandé à la Ville de présenter un plan clair et une vision globale quant à l’avenir de la mobilité dans le quartier, et non rue par rue comme cela se fait dans le cadre des travaux et des aménagements de surface.

 

Prochaines étapes

En ce qui a trait au quartier Saint-Jean-Baptiste, le plan local de stationnement et le plan d’action seront développés au cours de l’été et présentés en séance publique cet automne. Les modifications réglementaires seront implantées à partir de l’automne 2024 et de l’hiver 2025. Afin de voir l’ensemble des propositions et des sujets traités lors de cet atelier, vous pouvez consulter cette page sur le site de la Ville de Québec.

 

Élaboration de la politique de stationnement : des solutions proposées par les résident·e·s