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(La rédaction) Le 22 novembre dernier, dans le cadre de la journée pancanadienne de l’habitation, le Compop, à l’appel de son regroupement national, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), a organisé un rassemblement devant les bureaux du ministre fédéral Jean-Yves-Duclos, sous la thématique des urnes. À l’ombre de futures élections, plusieurs militant·e·s et les groupes alliés ont tenu à réitérer qu’il est plus que nécessaire que le logement social soit une réelle priorité pour le gouvernement fédéral. D’autres actions de ce type ont été réalisées partout à travers le Canada, soit à Montréal, Sherbrooke, Burlington, Toronto, Winnipeg, Edmonton et Victoria.
Les loyers explosent à Québec
Les chiffres de la Société canadienne de l’hypothèque et de logement (SCHL) sont très préoccupants. À Québec, on parle d’un taux d’inoccupation en dessous de 1 % et de 1 040 $ en moyenne pour un 4 ½. Cela représente une hausse de 22,4 %, en un an, soit d’août 2023 à août 2024, classant la Ville de Québec en troisième au niveau de la hausse du prix des loyers au Canada, selon un récent rapport sur les loyers publié par Rentals.ca et Urbanation. « Dans l’optique où nous voulons que tous les ménages locataires aient un toit sur la tête, il est essentiel que le gouvernement fédéral en fasse plus en termes de logement social, pour une solution pérenne devant la crise actuelle », s’exclame Gabrielle Verret, permanente au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et porte-parole pour l’occasion.
Urgence d’agir
Dans les dernières années, le gouvernement fédéral s’est doté de leviers pour accéder à des terrains publics à des fins d’habitation. Pour les groupes mobilisés, il est impératif que ces terrains soient destinés au logement social et cédés gratuitement ou à un montant symbolique aux organismes responsables de la construction de ce type de logement, dans le but d’augmenter significativement leur nombre. Dans le même sens, ils réclament au gouvernement fédéral qu’il se dote d’un objectif clair en matière de construction de logements sociaux, soit de 500 000 en 10 ans au Québec et au Canada. Pour ce faire, il est essentiel que les sommes promises pour lutter contre la crise du logement via le Fonds pour le logement abordable (1 milliard $) et le Fonds canadien de protection des loyers (1,5 milliard $) soient investies pour le logement social sans être dilapidées et données au privé.
Un programme Coop fédéral plus qu’attendu pour les coopératives
Finalement, l’annonce du nouveau Programme de développement des coopératives d’habitation (PDCH) est saluée, puisqu’il s’agit du premier programme fédéral de coopératives depuis 1992. Néanmoins, quelques craintes persistent. Le fait que les loyers pourront correspondre à un niveau égal ou inférieur à 110 % du loyer médian du marché dans les immeubles construits après l’an 2000 peut vouloir dire des loyers nettement inaccessibles pour beaucoup de ménages locataires. Ajoutons que ces prix seront en inadéquation avec certaines subventions du provincial.
Il est plus que temps que tous les paliers gouvernementaux mettent des mesures en place pour s’assurer que tous les ménages locataires aient un toit. Pour le FRAPRU et ses membres, pour doubler le nombre de logements sociaux, la socialisation du parc locatif doit passer de 11 % à au moins 20 % en 15 ans.