L'Îlot Irbving, vu de la rue Richelieu.

Par Mathieu Houle-Courcelles

Le 8 avril dernier, le conseil de quartier Saint-Jean-Baptiste tenait au sous-sol de l’église une importante consultation publique sur un nouveau projet de condos à l’îlot Irving. Le promoteur, GM Développement, souhaite développer sur ce site 84 logements haut de gamme, dont une dizaine de maisons de ville. Personne n’ayant demandé de référendum, on annonce le début du chantier pour la fin de l’été.

Deux modifications étaient à l’ordre du jour : la hauteur permise pour l’édifice et l’abandon du zonage commercial au rez-de-chaussée sur la rue Richelieu. Si le projet n’a pas suscité la même controverse que le précédent, plusieurs citoyens et citoyennes ont remis en cause les six étages projetés sur la rue Richelieu, en questionnant le promoteur sur la perte d’ensoleillement pour les logements en contrebas. De nombreux intervenants, dont le Comité populaire, ont également déploré l’absence de logements sociaux, alors que des besoins criants existent au centre-ville de Québec.

Devant ces critiques, les membres du conseil de quartier ont coupé la poire en deux. La moitié des personnes élues a donné son aval au projet tel que présenté, tandis que l’autre moitié a demandé au promoteur de placer les deux derniers étages de l’immeuble en retrait par rapport à la rue Richelieu. En outre, le conseil de quartier a adopté à l’unanimité une résolution demandant à la Ville de Québec de mettre en place une règlementation obligeant les promoteurs à inclure des logements sociaux dans les nouveaux développements résidentiels. Cette revendication est portée par le Comité populaire et les autres groupes membres du FRAPRU à Québec.

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Ce que veulent les groupes du FRAPRU

Règlement d’inclusion obligatoire

L’inclusion de logements sociaux dans les nouveaux développements privés ne peut se réaliser si on compte uniquement sur la bonne volonté des promoteurs immobiliers, comme on a pu le constater dans le dossier de l’îlot Irving. L’explosion de la valeur foncière et la frénésie immobilière rendent très difficile la construction de logements sociaux. Pour être bref, les rares terrains disponibles coûtent trop cher et on trouve presque toujours un promoteur privé pour offrir plus.

La Ville de Québec doit se doter d’une politique claire en ce qui concerne le développement immobilier sur son territoire. Tous les projets privés devraient inclure obligatoirement un pourcentage significatif de logements sociaux (minimalement 30 %) ou, à défaut, contribuer à un fonds dédié au développement de tels logements aux alentours.

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Extrait de l'édition d'été 2014 du journal l'Infobourg

Îlot Irving : retour sur la consultation publique