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Québec, 25 octobre 2017 - Le Bureau d’animation et information logement (BAIL) et le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste ont organisé un rallye ''touristique'' anti-Airbnb aujourd’hui dans les quartiers centraux de Québec. Profitant de la campagne électorale municipale, les deux groupes populaires ont interpellé la Ville de Québec afin que cette dernière s’attaque à la problématique de l’hôtellerie illégale en se basant principalement sur la protection du parc locatif et sur la préservation de la qualité de vie dans les quartiers. Une problématique en croissance Selon les données d’AirDNA , dans la Ville de Québec en septembre 2017, 2203 annonces étaient actives sur Airbnb. 62 % de ces annonces concernaient un logement entier (1385 logements). Entre septembre 2016 et août 2017, ces logements entiers offerts sur Airbnb à Québec ont été réservés plus de 155 000 nuits. La situation est particulièrement préoccupante dans les quartiers centraux de Québec. D’après InsideAirbnb , sur l’ensemble des logements entiers offerts à Québec sur Airbnb, six sur dix sont situés dans ces quartiers. Ces quelque 822 logements représentent 2,5 % du parc immobilier des quartiers centraux. En analysant les données publiées sur AirDNA, on constate que dans les quartiers centraux 83 % des logements entiers ont été loués plus de 30 jours lors de la dernière année. Pis encore, dans 58 % des cas, les logements ont été loués plus de 75 jours, un taux d’occupation fortement élevé. En moyenne, ces derniers ont été loués 159 jours dans l’année et ont rapporté un revenu annuel de 23 021 $. Protéger le parc locatif « Les locataires font actuellement les frais de la popularité croissante de la plateforme Airbnb et de la rapacité de certains propriétaires attirés par le profit rapide et facile », s’indigne Jonathan Carmichael, organisateur communautaire au BAIL. Des propriétaires utilisent de manière frauduleuse certains recours juridiques (par exemple, la reprise de logement) ou harcèlent carrément les locataires afin de les obliger à quitter le logement pour ensuite le relouer à gros prix à des touristes. De plus, le retrait de centaines de logements du parc locatif, convertis en résidences pour touristes, entraîne des pressions à la hausse sur le prix des loyers. Préserver la qualité de vie Également, les impacts sur la qualité de vie ne sont pas négligeables. « Plusieurs résidents et résidentes nous ont contactés ces derniers mois pour se plaindre du phénomène. On dénote une détérioration du tissu social occasionné par le va-et-vient incessant dans les immeubles, le bruit, le sentiment d’insécurité, la perte des liens de voisinage, etc. », explique Marie-Ève Duchesne, porte-parole pour le Comité populaire. Pour les groupes mobilisés, il est essentiel de garder les quartiers vivants aux couleurs de celles et ceux qui y résident et d’assurer une présence de commerces de proximité répondant aux besoins de la population. La Ville doit agir Pour le BAIL et le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, la Ville doit agir dans les plus brefs délais afin de protéger les locataires et les citoyennes et citoyens des quartiers. Il est anormal que la Ville n’ait distribué que quelques dizaines de constats d’infraction durant les trois dernières années, alors qu’il est évident que des centaines d’hôtes d’Airbnb font de l’activité commerciale illégale. Face à ces hôtes, la Ville doit se doter des ressources nécessaires afin de faire respecter son zonage. De plus, la Ville de Québec doit se doter d’une réglementation visant à restreindre radicalement l’offre Airbnb sur son territoire. Cette réglementation doit avoir avant tout une visée sociale de protection des droits des locataires et des résident.e.s. En ce sens, le BAIL et le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste fondent peu d’espoir sur le comité de travail formé récemment par la Ville de Québec et dont la composition (presque exclusivement des acteurs de l’industrie de l’hébergement touristique) laisse craindre des recommandations visant à protéger avant tout les intérêts économiques de l’industrie du tourisme.