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Par Marie-Michelle Poulin et Méric Sauvé Une récente Upop. avait pour sujet l’intervention sur le problème de l’intimidation en milieu scolaire. Les sujets abordés s’articulaient autour non seulement de la définition de l’intimidation et de son contexte, mais aussi autour des nombreuses conséquences et des causes de l’intimidation. Cette Upop a été préparée afin d’entendre la voix des participants et participantes sur leurs perceptions, questions et réflexions autour de l’intimidation, mais également afin de présenter un portrait clair de l’intimidation et une nouvelle manière d’intervenir auprès des jeunes. Dans ce sens, après une période de discussion avec les participants et participantes pour connaître leurs intérêts, les facteurs de risque et de protection retrouvés dans les écrits scientifiques ont été abordés. Dans la littérature, il est précisé que la redistribution de la richesse est un facteur de protection, et la défavorisation ainsi que les enjeux qui l’entourent (comme le personnel insuffisant pour les besoins du milieu, le roulement de personnel, la légitimation de la violence, etc.) constituent des facteurs de risque importants pour les victimes d’intimidation. En ce qui concerne les conséquences de l’intimidation, l’anxiété, la dépression, la consommation, le décrochage, l’isolement, la perte de confiance envers les autres, un désir de conformité, l’intégration du discours des agresseurs et la responsabilisation de l’intimidation vécue ont été nommés par les participants et les participantes. Il a aussi été question de l’absence de recherches s’intéressant aux besoins des jeunes victimes d’intimidation, particulièrement celles et ceux en difficulté, et de l’absence encore plus présente des recherches s’intéressant aux besoins des jeunes et réalisées en les consultant. Lorsqu’il est question des interventions, la majorité des interventions répertoriées visent l’acquisition d’habiletés sociales pour les jeunes victimes d’intimidation. Plusieurs discussions ont été orientées autour de ce sujet et soulevaient une critique importante. En effet, considérer que c’est le manque d’habiletés sociales qui amène certains jeunes à vivre de l’intimidation et que la solution passe par la modification des comportements susceptibles de rendre les victimes plus à risque de se faire intimider, cela envoie un message blâmant les jeunes victimes pour l’intimidation subie. Ainsi, les jeunes sont victimes d’intimidation et sont blâmés pour cette situation. Cela constitue le phénomène de double victimisation, phénomène qui peut aussi participer aux conséquences de l’intimidation comme la perte de confiance en soi et amener un sentiment de culpabilité pour les jeunes. En outre, cette manière de voir les choses ne considère pas les facteurs environnementaux en cause. Après avoir défini avec les participants et participantes de l’Upop ce que sont le pouvoir, l’oppression et l’empowerment, le modèle de groupe autogéré de Mullender, Ward et Fleming (2013), ses valeurs et ses principes ont été détaillés, afin de présenter une nouvelle manière d’intervenir auprès des victimes d’intimidation. Cette nouvelle pratique a été développée par Marie-Michelle Poulin dans le cadre d’une maîtrise en travail social auprès de jeunes victimes d’intimidation. Le projet en intervention de groupe utilisait un processus articulé autour des questions « Quoi ? » (Quel est le problème vécu pour lequel un changement est souhaité ?), « Pourquoi ? » (Pourquoi ce problème existe-t-il ?) et « Comment ? » (Comment le résoudre ?) Chacun de ces éléments était déterminé par les jeunes du groupe et non par l’intervenante. Cela permet de redonner du pouvoir aux jeunes et de reprendre confiance en leurs moyens. Parmi les résultats observés, on peut noter une diminution du nombre de conséquences vécues et de leur intensité, ainsi qu’une compréhension des causes sociales de l’intimidation par les membres du groupe qui, au départ, considéraient davantage les aspects de l’intimidation. Finalement, la période de discussion à la fin de l’Upop a permis de partager une critique qui semblait être partagée par l’ensemble des participants et participantes, soit le manque d’acceptation et l’absence de valorisation de la différence au sein de la société. Nous nous sommes également questionnés ensemble pour comprendre d’où proviennent ce manque d’ouverture face à la différence et cette banalisation de la violence. Un partage de réflexions critiques autour de diverses situations d’intimidation a conclu l’atelier.